choc du colonialisme français

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Kabylie : Le choc du colonialisme français

Comprendre le particularisme kabyle (III)

vendredi 3 mai 2013, par Hamou Boumedine -2 

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Nous nous limitons pour l’époque coloniale à la seule étude de la formation de l’élite kabyle et son entrée en scène dans le mouvement national.

Nous posons comme hypothèse l’accentuation de la différenciation culturelle entre les Kabyles et les arabophones après l’accès d’un nombre relativement important de Kabyles à la culture occidentale à travers l’école laïque et l’émigration en France. 
Selon P. Balta et C. Rulleau : « dès 1888 sur 75 écoles indigènes en Algérie, la moitié se trouve en Kabylie ; en 1932, alors qu’il existe une école pour 27.000 habitants dans l’arrondissement d’Alger (une pour 40.000 à Annaba), il y en a une pour 2.100 habitants dans l’arrondissement de Tizi-Ouzou ».

Cette disproportion prend toute son importance si nous gardons à l’esprit le rôle d’une élite dans une société qui subit, par la violence du colonialisme, une forte désintégration de l’ordre social-culturel antérieur. De ce fait, contrairement à l’idée généralement avancée, ce n’est pas parce que la Kabylie « s’est francisée » qu’elle apparait résolument engagée dans la voie démocratique, mais plutôt, parce que son élite – relativement assez importante – a joué un rôle d’amortisseur à l’onde de choc de la modernité occidentale.

De plus, à côté de cette élite formée à l’école laïque française, une autre élite (lesamusnaw), [1] pur produit du terroir kabyle, va contribuer à légitimer un changement dans les structures traditionnelles. Comme l’a relevé M. MAMMERI : « ce sont eux (lesamusnaw) qui au sein des structures et des valeurs anciennes introduisent les mutations devenues nécessaires ».

Cet apport de l’élite en ce moment crucial de l’histoire des Kabyles n’a été possible que parce que cette élite a apporté des réponses, nouvelles certes, mais des réponses qui vont dans le sens de la sauvegarde de l’identité kabyle.

Ce travail de sauvegarde de l’identité kabyle menacée se fera sur deux terrains : l’un dans la dimension culturaliste que l’on retrouvera dans la majorité des œuvres des écrivains d’expression française, l’autre de dimension politique qu’entameront les premiers militants nationalistes kabyles.

à suivre...

Hamou Boumedine