lundi 3 juin 2013


Dans leurs définitions sur la liberté citoyenne et les droits collectifs et individuels, les Drs Chebhoub et Fadene ne doutent pas de l’existence de textes et lois de la république algérienne garantissant aux Algériens le droit à la liberté et à une vie citoyenne réelle et effective.
04/06/2013 - 06:27 mis a jour le 03/06/2013 - 22:11 par Saïd Tissegouine
Qu’en est-il des droits collectifs et individuels en Algérie ? C’est quoi exactement les droits civiques et citoyens ? Y a-t-il des mécanismes devant les garantir ? Quelle est la réalité sur le terrain ? Comment faire pour les préserver ? Quelles sont les différentes parties concernées par ces questions ?
Telles sont les questions abordées hier sur le plateau de l’ENTV dans le cadre de l’émission « Hiwar Essaâ (dialogue de l’heure) » animée par l’animatrice, Mme Farida Belkacem. A ce rendez-vous, Mme Farida Belkacem a invité le Dr Messaoud Chebhoub, enseignant en droit collectif à l’université de Constantine, le DrMohamed Fadene, ex-membre du conseil constitutionnel et M. Othmane Lahyani, reporter au journal arabophone « El Khabar ». Othmane Lahyani a été primé récemment à Dubaï pour ses enquêtes journalistiques.
Dans leurs définitions sur la liberté citoyenne et les droits collectifs et individuels, les Drs Chebhoub et Fadene n’ont laissé aucun doute sur l’existence de textes et lois de la république algérienne garantissant aux Algériens le droit à la liberté et à une vie citoyenne réelle et effective. En effet, les deux spécialistes en droit sont allés jusqu’à puiser dans la constitution algérienne, qui ignore pourtant les droits fondamentaux du peuple autochtone et fait de la femme une mineure à vie, les articles appuyant leurs thèses.
L’animatrice de « Hiwar Essaâ », loin de se laisser entraîner par le courant « édénique » des théories, réplique : « Il n’échappe à personne que la réalité du terrain vécue au quotidien par les citoyens indique le contraire. C’est même un parcours de combattant pour le moindre geste devant traduire un quelconque droit ». « Qu’en est-il justement de ce droit à l’information et l’action rentrant dans le cadre de l’exercice journalistique », interroge alors Mme Farida Belkacem en s’adressant directement au grand reporter d’El Khabar. Othmane Lahyani ne se fait pas répéter la question deux fois. Le confrère de l’animatrice de « Hiwar Essaâ » prononce dès lors un véritable réquisitoire contre les gouvernants algériens sans toutefois nommer quiconque.
En filigranne, Othmane Lahyani a prouvé que nos gouvernants sont non seulement peu enclins à accorder aux Algériens leur droit le plus élémentaire qui serait « l’information », qu’ils sont aussi des incompétents et des irresponsables. « Est-ce juste que les Algériens soient privés du droit de connaissance du bulletin de santé de leur président ?, s’est interrogé le grand reporter d’El Khabar, pour souligner ensuite que les rétentions de l’information décidées par le pouvoir sur la maladie du président n’ont fait qu’engendrer les spéculations et les rumeurs.
L’invité de « Hiwar Essaâ » a également cité l’affaire « Tiguentourine » très mal gérée médiatiquement. Le reporter d’El Khabar a prouvé que la rétention de l’information produit l’effet inverse, car à défaut de l’information officielle, la rumeur prend le relais. Visiblement contente des réponses, Mme Farida Belkacem l’encourage à révéler plus en lui posant la question sur la réalité quotidienne que vit le journaliste dans le cadre de son métier. « Souvent ceux qui sont chargés d’informer le journaliste pour qu’il informe à son tour le citoyen ne le font pas », a révélé Othmane Lahyani, avant d’expliquer ensuite les différentes situations auxquelles est confronté le journaliste quand il ne détient pas l’information officielle.
L’invité de Hiwar Essaâ » révèle également que souvent le citoyen accorde plus de confiance à la presse qu’aux pouvoirs publics. Le reporter d’El Khabar démontre encore que par la force des choses, il n’est pas rare que le journaliste se substitue à d’autres acteurs de la société puisque ceux-ci fuient leur devoir. Encouragé sans doute par « l’audace » de Othmane Lahyani, le Dr Mohamed Faydene lâche à son tour certains secrets que ne connaît aucunement le citoyen ordinaire. Le droit inaliénable pour chaque accusé de jouir de l’aide d’un avocat. Même dans le cas où un accusé dit ne pas avoir besoin d’un avocat, le juge est tenu de lui en désigner un d’office. Une personne interpellée par la police ou la gendarmerie a le droit de ne pas répondre aux questions qui lui sont posées qu’en présence de son avocat. Le Dr Fadene a plaidé également pour certaines réformes dans le secteur de la justice. Enfin, le Dr Fadene lâche : « Naturellement pour militer et défendre les intérêts d’un créneau donné, il faut maîtriser les lois régissant le cadre et le fonctionnement de ce créneau en question ». Le tout repose finalement sur la connaissance des lois et de ses droits.
« Comment, où et par quels moyens peut-on arriver à inculquer aux citoyens leurs droits ? », interroge alors l’animatrice de « Hiwar Essaâ ». Tout doit commencer par l’école et dès l’enfance. L’université, les partis politiques , les mouvement associatifs et tant d’autres forces républicaines sont tenus d’enseigner les droits collectifs et individuels aux Algériens. « Cependant, a insisté le Dr Fadene, la lutte pour la jouissance de ses droits doit se faire dans la discipline et le pacifisme le plus total ».

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