mercredi 23 avril 2014

C dans l'air : où va l'Algérie ? 22/04/14



Publiée le 22 avr. 2014
Où va l'Algérie ?

Ni les tensions, ni le Front du boycott, ni la maladie, ni son absence dans la campagne n'ont fait dévier la trajectoire électorale d'Abdelaziz Bouteflika, réélu vendredi président de l'Algérie avec 81,53 % des voix. Au pouvoir depuis quinze ans, il va entamer un quatrième mandat à l'issue d'un scrutin boudé par la moitié des électeurs, contesté par son principal rival, et placé sous le signe des défis économiques.


L'issue de l'élection présidentielle en Algérie ne faisait guère de doute. Le président sortant, Abdelaziz Bouteflika a été réélu avec 81,53% des voix - selon les résultats officiels annoncés vendredi 18 avril 2014 par le ministre de l'Intérieur - et va entamer un quatrième mandat à la tête du pays. Son principal rival Ali Benflis a recueilli 12,18 % des suffrages, tandis que le taux de participation a été de 51,7 %, un Algérien sur deux ayant boudé le scrutin. Dans une déclaration depuis son QG, peu après l'annonce des résultats, Ali Benflis a prévenu qu'il ne reconnaissait pas la victoire d'Abdelaziz Bouteflika. Car "la reconnaître", a-t-il dit, "c'est se rendre complice de la fraude". Il a, par ailleurs, dénoncé une "alliance entre la fraude, l'argent suspect et des médias vendus" et annoncé la création d'une coalition.


Au pouvoir depuis quinze ans et physiquement diminué depuis son accident vasculaire cérébral du printemps 2013, le président algérien était, à 77 ans, le grand favori de l'élection face à une opposition divisée entre boycott et participation au scrutin. Totalement absent pendant la campagne électorale, Abdelaziz Bouteflika a fait sa première apparition publique depuis deux ans, votant dans un fauteuil roulant dans son bureau du quartier algérois d'El Biar, mais ne faisant aucune déclaration.


Néanmoins malgré ses ennuis de santé et sa faiblesse physique, le président sortant conservait plusieurs atouts pour s'assurer une confortable victoire lors cette élection. Le patron du Front de libération nationale (FLN) dispose toujours du soutien d'une large partie de la population inquiète de voir ressurgir les violences qui avaient fait quelques 200.000 morts pendant la "décennie noire" des années 1990. "L'Algérie profonde a confiance en Bouteflika", déclarait durant la campagne Abdelmalek Sellal, qui a quitté ses fonctions de Premier ministre pour diriger la campagne du président sortant, dont le slogan était simple : "la stabilité ou le chaos".


Au pouvoir depuis 1999, Abdelaziz Bouteflika va désormais débuter un quatrième mandat, sur fond de contestation et d'interrogations, dans un pays où les revenus viennent à 97 % des exportations d'hydrocarbures.

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