dimanche 25 mai 2014

Libye : Imazighen, c'est aussi une force militaire !

Libye : Imazighen, c'est aussi une force militaire !
Démonstration militaire impressionnante à At-Willul
dimanche 25 mai 2014
par Masin

Certains en rêvent... Pour les Amazighs de Libye c’est une réalité ! Enfin, pas tout à fait !
Disons que les Amazighs de Libye ont les moyens d’accéder à leur État. Ils ont notamment les moyens militaires d’assurer la sécurité de leur territoire et de le défendre contre toute éventuelle agression étrangère. Ils refusent de subir la domination de ceux qui prétendent être Arabes. Ils refusent également le dictât des tenants de l’idéologie arabo-musulmane. Ils font pression sur leur élite pour qu’elle clarifie sa position politique, notamment la défense d’un projet adéquat à même de leur assurer la liberté, la dignité et l’existence en tant que peuple, peuple amazigh, à part entière. Faudrait-il pour cela rompre avec certains principes importés et ancrés dans la mémoire collective qui seraient une entraves à un tel projet !?


La chute du régime du dictateur arabiste Kadhafi a plongé la Libye dans le chaos, un chaos inévitable et qui n’est que l’une des conséquences de l’enracinement de la mentalité ravageuse que ce dernier a pu fixer au sein de la société libyenne.
Les Berbères, quant à eux, pensaient profondément que la Libye allait sortir de l’obscurantisme et passer dans le monde de la civilisation et de la modernité. Ils y croyaient vraiment, pensant que l’ensemble des Libyens étaient suffisamment intelligents pour oser cette rupture avec l’ère de la bêtise. La surprise a été grande pour eux lorsque dès la chute du régime kadhafiste et la "libération" de la Libye, des résidus du kadhafisme se sont emparés des institutions avec l’aide du Qatar et de la France. Le rêve du changement s’est donc effondré... En tous cas, les Berbères ont très vite compris qu’un autre combat les attend.

Jusque-là, ce combat qu’ils mènent est celui qui consiste à assurer la reconnaissance de leur identité en tant que peuple berbère dans la Libye nouvelle et faire en sorte que leur place soit entière. Le rapport de force est tel que les Berbères, détermines à défendre leurs intérêts, et les adeptes d’une Libye arabo-musulmane n’arrivent à un consensus qui consacrerait la reconnaissance institutionnelle, constitutionnelle et officielle de l’identité berbère, ce qui est le résultat d’une domination de préjugés et d’arrières pensées qui prévalent dans l’ensemble de Tamazgha. Un tel combat peut-il être sans risques ?

Tout en gardant les armes avec lesquelles ils ont libéré leur pays des forces kadhafistes mais surtout la libération de Tripoli qui a marqué un tournant décisif dans la chute du régime tyrannique, les Berbères ont choisi la voie pacifique dans la deuxième phase de leur combat. Ils ont organisé nombre de manifestations exemplaires ayant rassemblé des dizaines de milliers de manifestants. Ils ont su faire plusieurs démonstrations de force ; celles des 26 et 27 septembre 2011 restent historiques (quelques trois-cent mille personnes avaient scandé l’hymne national libyen en tamazight sous la protection de soldats amazighs avec les couleurs amazighes lors d’un gigantesque rassemblement à la Place des Martyrs de Tripoli).
Le drapeau amazigh a été même imposé au sein du parlement libyen lors de diverses rencontres au sujet de la question amazighe.
Les régions amazighophones sont sous le contrôle total de structures amazighes. Le drapeau amazigh est omniprésent, il est déployé partout y compris au sein des institutions civiles ou militaires. Dans les régions amazighes, le drapeau amazigh est intégré de façon décomplexée et assumée au sein des manifestations ou cérémonies militaires officielles, chose inimaginable sur les territoires occupés par les Etats algérien et marocain par exemple. En revanche, les institutions politiques qui dirigent la Libye officielle notamment leCongrès national libyen (Parlement) et le gouvernement demeurent hostiles à l’Amazighité puisqu’ils refusent toute reconnaissance officielle. Plus exactement, ils manifestent mépris et indifférence à l’Amazighité et aux exigences des Amazighs. Ce comportement inacceptable et intolérable de ces dirigeants arabistes n’est pas du tout du goût des Berbères qui ont décidé tout simplement d’ignorer ces pseudo-institutions et ont exprimé publiquement et de manière officielle leur rejet pur et simple. Un bras de fer s’est donc engagé entre les Berbères et les institutions libyennes.

L’engagement indéfectible des Amazighs de Libye pour leur identité et pour la réappropriation de leur passé historique victime d’une négation millénaire ne souffre d’aucune ambiguïté, il s’agit du refus de la soumission, de l’arabisation et de l’humiliation. En d’autres termes, ils sont déterminés à rejeter le déni qui les frappe et à rompre avec une idéologie négatrice. Pour cela, ils se sont dotés d’une force militaire capable de jouer son rôle dans ce bras de fer, une véritable leçon de stratégie politique et un exemple pour l’ensemble des Berbères, encore sous le joug du néocolonialisme arabo-musulman.

Le Haut conseil des Amazighs de Libye  (HCAL), a dénoncé à plusieurs reprises la politique hostile, discriminatoire et abjecte des institutions officielles libyennes envers les composantes berbères de la société. Il a montré sa détermination à œuvrer pour la libération des Amazighs, leur assurer le droit à l’existence en tant que tel et non pas en tant que ce qu’ils n’ont jamais été. Il a fait savoir que l’identité, la langue, la culture et la dignité des Amazighs ne se négocieront pas !

Le 10 mai 2014, les organisations de la société civile amazighe se sont réunies à At-Willul (Zouara), après avoir fait le point sur les velléités du gouvernement Libyen et sur les orientations politiques à l’encontre des intérêts des Amazighs du Parlement et du gouvernement libyens, elles ont appelé le HCAL à travailler sur un projet de mise en place d’un Parlement amazigh.

Dans un climat de confusion et d’anarchie, notamment à Tripoli et à Benghazi, le 20 mai 2014, une unité militaire berbère d’At-Willul (Zouara) s’est déployée sur l’un des postes frontières avec la Tunisie et a pris son contrôle. La démonstration est impressionnante tant au niveau de la puissance militaire que de l’affichage et du déploiement du symbole amazigh... Les images de la vidéos sont ne peut plus claires.
L’espoir est permis !

Masin Ferkal. 











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