vendredi 4 juillet 2014

L’islamisme : ce fascisme qui gangrène la Kabylie

L’islamisme : ce fascisme qui gangrène la Kabylie


Céderons-nous aux fascistes le pays de ceshommes et de ces femmes qui ont pavé notre chemin?

Et tu verras passer comme si de rien n’était quotidiennement près de ta fenêtre, même en occident, des filles de quatre, cinq, six ans sexués par le voile de l’aliénation pendant que l’on te dira- le comble de l’ignorance, n’est-ce pas, est qu’elle sait tout-que non, les enfants ne sont aucunement responsables, que dieu ne transcrit pas leurs fautes… comme tu verras des écolières dans une école de basse Kabylie, dans un village réputé naguère être rebelle, qui se dévoilent aussitôt qu’elles sortent de l’école, comme si le voile était obligatoire à l’école… Et l’on continuera à dire que nous avons des écoles, que notre université comme-ci, notre système éducatif comme cela…       

        Que se passe-t-il en Tunisie? En Égypte? En Algérie? Au Maroc? L’islamisme a le vent en poupes, pourquoi? Parce que ces pays étaient d’abord gouvernés par des idéologies qui assénaient que la différence était un outrage aux divinités, un attentat échafaudé contre la nation, contre la religion, bref, contre les constantes nationales.

        Ces pays se réveillent, quoiqu’ils aient répandu un espoir planétaire après les révolutions que l’on a qualifié de tous les qualificatifs flatteurs, sur une réalité amère : on ne naît pas démocrate et pour cause.  Si tu n’as pas appris à un mioche dans une classe à accepter l’idée de l’autre fût-elle diamétralement opposée à la tienne, si tu n’as pas expérimenté chez l’écolier tous les possibles, confronté ses idées à d’autres idées, si tu ne lui a pas dit que ton idée est le fruit d’une sociologie, d’une histoire, d’une juxtaposition, d’un consensus…  si tu ne lui as pas dit que fort probablement que si tu étais né au Tibet que tu serais aujourd’hui un bouddhiste, et que pareillement si tu étais né d’un père rabbin sioniste probablement aussi que tu serais aujourd’hui à t’étonner de ce que tonne la marmaille comme slogans hostiles dans les venelles pestilentielles de Gaza, etc., eh bien, tu vois journellement passer de ces énergumènes aux barbes d’outrages, flanqués d’un sceau de servilité et de mensonge sur leur front, qui n’ont lu que quelques pamphlets de Sid Quotb, du châtiment tombal et des signes imminents de l’apocalypse, et qui ont des tribunes aussi sonores qu’El Jazira pour asséner les derniers coups fatals à l’intelligence humaine. Ce n’est jamais de la faute de la charia si on coupe des mains qu’ils diront bien qu’ils soient pour les couper…

      Et tu verras passer comme si de rien n’était quotidiennement près de ta fenêtre, même en occident, des filles de quatre, cinq, six ans sexués par le voile de l’aliénation pendant que l’on te dira- le comble de l’ignorance, n’est-ce pas, est qu’elle sait tout-, que non, les enfants ne sont aucunement responsables, que dieu ne transcrit pas leurs fautes… comme tu verras des écolières dans une école de basse Kabylie, dans un village réputé naguère être rebelle, qui se dévoilent aussitôt qu’elles sortent de l’école, comme si le voile était obligatoire à l’école… Et l’on continuera à dire que nous avons des écoles, que notre université comme-ci, notre système éducatif comme cela…

       Voyez-vous la question que l’on doit désormais poser : un enseignant qui oblige un mioche à se voiler, est-il un être normal? Sa place est-elle dans un asile psychiatrique ou dans une classe?

      Je discutais avec un voisin instituteur qui me disait que l’on avait désormais importé le système canadien dans nos écoles. Je lui ai dit que je ne pensais pas que la question était vraiment celle-là, tant la question, la vraie, était ailleurs : quelqu’un qui pense que tous les occidentaux crèveront en enfer est-il un enseignant qui forme des citoyens futurs ou alors des candidats potentiels  à se ceinturer d’explosifs? Quelqu’un qui enseigne des filles de cinq, sept ans et qui lorgne les culottes d’êtres innocents via une Falaqua itérative peut-il être un enseignant normal?  Quelqu’un qui pense que l’islam est l’arbre que l’on doit arroser avec le sang du djihad est-il seulement un enseignant? Quelqu’un qui pense qu’il ne doit y avoir dans sa classe que des musulmans avec des papas et des mamans qui prient est-il un enseignant? Quelqu’un qui est sûr de tout peut-il être un enseignant?

La question n’est pas tant d’importer un système qui a fait preuve dans telle contrée ou dans telle autre, la question est celle-là : la démocratie ne se décrète pas avec la bague mythique de Salomon. La démocratie est une éducation, une perfectibilité continuelle… Une sempiternelle remise en cause pour atteindre le meilleur, le beau, l’harmonie du vivre ensemble.

          Naguère, lorsque j’étais enfant, je pensais, sans y penser vraiment cela dit, que lorsqu’on parle des allemands ou des français, et les exemples étaient à portée de l’œil juste en bas, sur la plage où il y avait encore d’autres nationalités, dans ces hommes beaux et géants, dans surtout ces femmes aux cambrures fermes de première jeunesse et ces tignasses exquises,  que tous les allemands et français étaient ainsi faits : riants toujours, beaux et polis ; tous sont à l’image de leur pays développé, quoi! Plus tard, je découvris que non, les français et les allemands avaient aussi leurs racistes, leurs crapules, leurs tyrans, leurs idiots… D’ailleurs, les allemands ont produit la guerre la plus atroce de l’histoire. Je compris aussi et surtout que si la France était un pays auquel on se référait dans biens des choses, c’était parce que d’abord des hommes et des femmes comme Zola, comme Victor Hugo, comme Voltaire, De Lafontaine, Montesquieu, Pasteur, Marie Curie… avaient tracé le chemin à prendre, avait influé dans la conception du vivre ensemble. Des procès célèbres comme dans l’affaire Dreyfus avaient vite balayé de la mémoire collective des tares comme l’antisémitisme, comme la certitude que l’autre a tort, etc. Bref, bien que pour chaque pays ses relents archaïques, fût-il un pays où la démocratie est plus au moins aboutie, il n’en demeure pas moins que ces pays sont d’abord  les fruits des Lumières ; cette période de haute réflexion intellectuelle qui a repensé le rôle de l’homme et de la religion en société, qui autonomisé la gouvernance, positivé la relation qui nous lie aux éléments, si bien que le mouvement a ouvert naturellement sur une ère de gouvernance où l’on entend des mots aussi évocateurs, voire aussi révolutionnaires, que la laïcité ou encore la liberté de conscience.

          Voyons maintenant le revers de la chose. Des pays qui n’ont pas vécu les

Cascade de Darguina

Lumières en question à l’instar des pays dits arabes. Plus de 3000 intellectuels assassinés dans le monde musulman parce qu’on trouvait et trouve encore leurs idées dérangeantes. Parce qu’on estimait et estime encore qu’il était des idées qui ne méritent pas d’arriver dans l’oreille du croyant. Parce qu’on pensait et pense encore que seule la religion de l’islam est de dieu, et donc juste et valant tous les sacrifices, y compris de l’arroser avec le sang de la violence ; hissée violence sacrée ou djihad !

            La vérité est pourtant simple : l’islamisme croît dans l’ignorance. Comme le nazisme qui a germé dans une tête malade, et qui fut cultivé dans les sentiments vindicatifs, défaitistes et pessimistes des allemands, résultant de l’échec de la première grande guerre (1914-1918), l’islamisme croît dans des têtes curées de rêves par le panarabisme, la tyrannie des hommes et l’endoctrinement pas des idéologies délétères. À tel point que l’on a des muphtis qui nous expliquent, et ce, sans qu’ils ne l’aient jamais vécue, que la démocratie est un danger alors que la charia, elle, vécue et expérimentée, est un système idéal… Et des masses moutonnent derrière eux, galvanisés par des prêches débiles…

        Si l’on mettait chaque islamiste devant la possibilité d’un Kaboul comme pays, je suis convaincu que la quasi-majorité dirait que non, impossible qu’ils acceptent un tel génocide institutionnalisé. Pourtant, ce que l’on voit aujourd’hui en Tunisie ou en Algérie est que des hommes nous promettent le paradis via la charia, comble de la schizophrénie pendant que s’enturbannent les hommes et que s’encagoulent nos femmes…

       En avons-nous vraiment conscience ? Les hommes d’il y a plusieurs siècles et qui sont plus ouverts que nous aujourd’hui.

    Un ami m’a envoyé un courriel dans lequel il raconte son étonnement devant un fait inédit en Kabylie : à Darguina, daïra de basse Kabylie (vous me direz que la tendance est à la normalisation partout), région célèbre pour avoir porté haut le flambeau de la démocratie et de la berbérité,  des filles, à la sortie des classes, s’empressent de se délester de leurs voiles. Que peut-on comprendre hormis qu’on les oblige à le mettre une fois à l’intérieur de l’école ?

     Matoub se retournerait dans sa tombe. Sommes-nous en Kabylie ou en Arabie Saoudite ?

      Le salafisme a pignon sur rue désormais, et si l’on se tait c’est que nous sommes des lâches, c’est que les terroristes barbares qui ont fait plus de 200 000 morts en Algérie ont raison. Et si on laisse des énergumènes sans cervelles voiler des fillettes c’est que nous ne sommes même pas foutus d’avoir le droit de posséder un pays; c’est que tous nos morts, ceux de la guerre nationale comme ceux de la guerre civile, sont morts pour rien ; c’est que nous ne sommes que des casseroles vides qui font beaucoup de bruit…

         Personne ne viendra changer notre monde. Seuls nous, pouvons et devons le faire avant qu’il ne soit trop tard. Dégageons la Kabylie et toute l’Algérie de ce fléau!



H. Lounès

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