vendredi 4 juillet 2014

Tizi-Ouzou :
TIZI OUZOU (Tamurt.info) - Sur appel de représentants de lasociété civile, des dizaines d’hommes et de femmes, toutes croyances et convictions confondues, se sont donnés rendez-vous, aujourd'hui, à onze heures, à Tizi-Ouzou, place de l’Olivier, pour dire « Halte au diktat islamiste et au fanatisme ! ».
03/07/2014 - 16:00 mis a jour le 04/07/2014 - 13:13 par Saïd Tissegouine
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Cette manifestation n’est ni plus ni moins que la récidive de l’action héroïque et chevaleresque du 3 août dernier sur les mêmes lieux. Et fidèlement à son principe du respect des droits de l’Homme, les militants du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) dont même les responsables, à l’instar de Bouaziz Aït-Chebib, Hocine Azem, Mohand-Ouamar Hachim, étaient nombreux à ce rendez-vous.
Signalons cependant d’ores et déjà que la mouvance islamiste et ses lobbies, paniqués à l’idée de voir le mythe qui les a entourés depuis des lustres partir en fumée, ont chargé un groupuscule de petits voyous de perturber la manifestation voulue pourtant pacifique par ses initiateurs. 
Toutefois, et au grand bonheur de la raison et du juste, ces petits nervis, non encore sortis de l’adolescence, n’ont pu perturber ce rendez-vous historique. A vrai dire, ces petits voyous ont été surtout motivés par le désir d’attirer sur eux les médias, dans l’espoir de voir leurs tronches morveuses et peut-être aussi leurs noms sur les pages de quelques journaux. La célébrité, quelle que soit sa nature, est aujourd’hui à la mode. C’est pourquoi aussi, les manifestants, très politisés, les ont ignorés pour ne pas dire qu’ils ont nourri un sentiment de pitié à leur endroit.
En tout cas, les différents intervenants s’en sont pris au régime arabo-islamiste d’Alger. C’est le président du MAK, Bouaziz Aît-Chebib, qui prendra la parole le premier. Le numéro un du MAK commencera son intervention en soulignant que « la Kabylie a toujours été laïque et que la laïcité a été empruntée à la Kabylie par les autres et non que c’est la Kabylie qui l’a empruntée des autres ». « De même, poursuit Bouaziz Aït-Chebib, le peuple kabyle a toujours refusé à ce que la religion serve d’outil au politique ».
Le président du MAK révélera à l’assistance qui l’écoutait religieusement en dépit du soleil tapant dur les corps que Gilas qui, au 5ème siècle, a suggéré d’abord, imposé ensuite, la séparation du religieux du politique. « Aujourd’hui encore, ajoute l’orateur, nous militons pour que chaque citoyen kabyle vive selon ses croyances et convictions ».
Ensuite,Bouaziz Ait Chebib fustigera le pouvoir arabo-islamiste d’Alger. Il l’accusera de véhiculer une politique de destruction de la Kabylie en encourageant et en entretenant l’islamisme outrancier. « Il faut savoir une chose cependant, martèle Bouaziz Aït-Chebib, la Kabylie n’est ni à vendre ni à hypothéquer ! ». 
Avant de céder la parole à Hocine Azem, le premier responsable du MAK réitérera que la famille militante et patriotique du MAK a toujours été à l’avant-garde des luttes justes. « Nous avons toujours été les premiers à dénoncer les iniquités et les dépassements », déclare-t-il avant d’ajouter : « nous avons toujours respecté les autres et nous exigeons aussi des autres le respect que nous méritons ! ».
Pour sa part, Hocine Azem abondera dans le même sens que Bouaziz Aït-Chebib. Le Secrétaire National aux relations Extérieures du MAK informera l’assistance que la liberté de culte et de conscience fait partie de la déclaration universelle des droits de l’Homme. L’orateur citera même l’article 18 de cette dite charte que voici : « Toute personne a le droit à la liberté de pensée, de conscience et de religion : le droit implique le droit de choisir de religion et de conviction ainsi que la liberté de manifester sa religion ou sa conviction seule ou en commun, tant en public qu’en privé, par l’enseignement, les pratiques, le culte et l’accomplissement des rites ».
Une fois explicité que la question religieuse relève du droit fondamental de chaque citoyen, Hocine Azem parlera et dénoncera ensuite l’inquisition dont est victime la Kabylie. Plusieurs autres personnes dont Mohand-Ouamar Hacim prendront la parole que la question religieuse est une affaire personnelle et, par conséquent, ne pas observer le jeûne n’est aucunement synonyme de manque de respect aux musulmans et à l’islam.
Les différents intervenants ont prouvé que le diktat islamiste est loin de constituer la garantie de paix et de modernité pour l’Algérie en général et la Kabylie en particulier. Soulignons enfin que tous les manifestants n’ont pas procédé à la rupture de jeûne à la place de l’Olivier. En effet, bon nombre de personnes ont observé le jeûne. Toutefois, certains hommes et certaines femmes se sont « mouillés » le gosier avec de l’eau minérale. Un geste beaucoup plus symbolique qu’autre chose. 
En effet, on assouvit sa faim et on étanche sa soif chez-soi, c’est-à-dire à la maison ou des lieux indiqués à cet effet. Cette règle est valable même en dehors de la période ramadhanesque. A la fin de la manifestation, les responsables du MAK ont appelé les manifestants à se disperser dans le calme. Et ce que s’est produit.
Addenda : Sur les banderoles et pancartes exhibées par les manifestants durant le rassemblement, on pouvait lire : « La liberté de conscience est une conscience », « Manger n’a jamais été un manque de respect », « Pour l’ouverture de restaurants et cafés », « Yal Yiwen Ii Man-is », « Contre le jeûne obligatoire » et « Pour la liberté de culte et de conscience ».

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