dimanche 12 octobre 2014

Kobane: la mise en garde du mouvement rebelle kurde de Turquie PKK - Moyen-Orient - RFI

TURQUIE SYRIE 

Kobane: la mise en garde du mouvement rebelle kurde de Turquie PKK

mediaEn signe de protestation, des banques ont été brulés à Diyarbakir en Turquie, le 8 octobre 2014.REUTERS/Sertac Kayar
Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) menace de reprendre les armes contre les forces de sécurité turques si Ankara ne fait rien pour Kobane, ville kurde du nord de la Syrie ciblée par le groupe Etat islamique. C’est l’un des plus hauts dirigeants du mouvement, Cemil Bayik, qui a délivré cette mise en garde, dans un entretien donné samedi 11 octobre à la presse allemande.
Avec notre envoyé spécial à Diyarbakir, dans le sud-est de la Turquie, Daniel Vallot
Les termes de Cemil Bayik, membre fondateur du PKK, dont il est le haut dirigeant en liberté, sont explicites : « Si la Turquie continue dans sa voie, dit-il,si elle refuse de venir en aide à Kobane, nous reprendrons notre guérilla pour défendre notre peuple. »
Cemil Bayik précise que des combattants stationnés du côté irakien de la frontière ont commencé à revenir sur le sol turc. Il faut savoir que le processus de paix engagé en 2012 en Turquie, après trois décennies de guerre avec les Kurdes, avait permis justement le retrait de ces combattants sur le sol irakien. C’est donc clairement l’ensemble du processus de paix, entre le PKK et le gouvernement turc, qui menace de s’effondrer.
Un double message de mise en garde
Le PKK adresse ainsi un double message à Ankara : si Kobane tombe, il y aura des violences, et peut-être une reprise de la guérilla sur le sol turc. Second message : en cas de chute de Kobane, rupture du processus de paix. Or, c'était l’un des grands objectifs politiques de Recep Tayyip Erdogan depuis son accession au pouvoir.
Il est clair désormais que la stabilité du sud-est de la Turquie, à majorité kurde, dépendra dans les prochains mois de la situation à Kobane et de l’attitude de la Turquie au sein de la coalition contre l'organisation Etat islamique. Le pays refuse encore, à ce jour, ne serait-ce que d’entrouvrir sa frontière pour laisser passer les hommes et les armes dont les combattants kurdes de Syrie ont cruellement besoin face à l’offensive jihadiste.
Des combattants kurdes à bout de souffle à Kobane
Les combattants kurdes sont de plus en plus marqués, fatigués, désespérés à Kobane. Ils tentent comme ils le peuvent, depuis plusieurs jours, de contenir l'avancée des jihadistes du groupe Etat islamique. Ce dernier contrôle près de la moitié de cette ville kurde du nord syrien - environ 40 % du territoire, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). 
Les affrontements, chaque jour, font de nombreuses victimes. On dénombre 23 morts samedi dans les rangs jihadistes selon l'Observatoire syrien des droits des l'homme. Près de 580 personnes ont été  tuées depuis le début de l'offensive il y a 3 semaines.

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