mercredi 4 février 2015

Décoloniser la Kabylie

A vous mes soeurs et frères Kabyles le temps de la discussion, de la lecture horizontale des événements passés, des échappées dans le futur est terminé ! Voici venu l'instant présent du travail, du redressement des consciences, des Imazighen.
La Brtv a organisé le week-end passé une série de conférences-débats intitulée " Regards sur la Kabylie". Nos brillants intellectuels ont insisté sur le développement rural de la Kabylie, de son agriculture. Une question se pose : que faire dans ce cas quand les feux de forêt dévorent chaque année des hectares et des hectares d'arbres fruitiers, des oliviers centenaires, des cerisiers, des figuiers, des vignes… sans parler des ruches, des hongres, des poulaillers eux aussi partis en fumée !
On a discuté de tourisme, d’artisanat tant il est vrai que ce sont les voies les plus porteuses dans un pays kabyle constitué de régions riches en littoral, en montagnes, en villages et en cités, mais à condition de satisfaire à certains critères notamment dans le domaine la sécurité. Malgré le nombre des casernes impressionnant en Kabylie l’insécurité règne pour autant !
Il en est de même pour le développement de l'industrie, des petites ou des grande entreprises : combien d’entrepreneurs ont été kidnappés, terrorisés pour justement que rien ne se fasse pour ces régions ?!
On nous a encore reparlé de tajmaat n’tadder (l’assemblée du village) et notamment la participation de la femme dans les affaires du village au même titre que l'homme! Ils ont pris des exemples de l'aurésienne Kahina, Yemma Gour aya, Fadhma n’soumer, etc… Ils ont parlé en long et en large des différentes périodes historiques de la Kabylie idéologiquement ponctuées, celle qui précédait le colonialisme français, puis celle post-indépendance algérienne jusqu'à ce jour ! Quoiqu'on en dise la Kabylie est dominée par une idéologie extrémiste avec les lois de l’islamisme où la femme reste toujours l'esclave de l’homme.
Vue l’avancée du phénomène intégriste qui prend de l’ampleur en Kabylie, les modes de vie risquent encore de régresser. On peut remuer dans tous les sens les sciences humaines à notre disposition, que ce soit la linguistique, l’environnement interrogeons nous plutôt sur les solutions envisagées pour changer la situation actuelle de la Kabylie, comment les réaliser et quand? Jusqu’à quand resterons-nous matériellement et intellectuellement désarmés ?
Depuis l’effritement du mouvement des Aarchs le pouvoir gagne de plus en plus de terrain en Kabylie. Le pouvoir a discrédité la politique et brouillé les repères. Il s’acharne sur la Kabylie et les Kabyles. Donc de nouvelles missions et solutions nous attendent : il est question de s’investir pour sauver la Kabylie et les générations futures d’un chaos programmé par les tenants du pouvoir central d’Alger et affirmer notre existence en tant que peuple.
Depuis le Printemps Noir nous nous sommes rendu compte que nous sommes considérés comme les ennemis de la nation algérienne. Vue la réaction du pouvoir à la marche pacifique de nos jeunes lycéens et au projet de l’autonomie de la Kabylie, cela fera maintenant un peu plus de 14 ans environs que le mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) fonctionne comme un leurre d’espoir !
Et pourtant ! La Kabylie a des hommes, des femmes et des idées pour faire de la Kabylie un meilleur endroit, plein de ressources, y compris humains, pour n’avoir besoin de personne d’autre que de tous ses enfants ! Juste un simple exemple parmi d’autre : il faut être aveugle ou carrément absent des évènements, pour ne pas voir que nos villages ont été reconstruits uniquement par nos sueurs et l’argent des émigrés.
Que chaque kabyle apporte ce qu'il a de mieux pour sa Kabylie afin de constituer ce qui nous fait du bien! Aujourd’hui la Kabylie se trouve dans une situation catastrophique sur tous les plans : sociale, économique et politique. Le pouvoir central d’Alger se comporte tel un colonisateur vis-à-vis de la région.
Mokrane NEDDAF

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