mardi 30 juin 2015

Quelle économie pour la Kabylie ? - Tamurt


Quelle économie pour la Kabylie ?
chafaa chafai 30 juin 2015 3 Commentaires 20 avril 2015 kabylie, economie, kabylie


Kabylie (Tamurt) – A l’aube de la troisième révolution industrielle qui fera rentrer le monde dans l’ère de l’économie circulaire et des énergies renouvelables. La Kabylie ne peut indéfiniment suivre à la traine le train de l’économie de la rente tiré par la locomotive du pétrole et du gaz en agonie.

Une nouvelle économie est possible en Kabylie. Plusieurs exemples d’une économie sociale et solidaire au niveau microéconomique ou au niveau d’une collectivité ont prouvé leur efficacité et leur réussite. Ce sont une source d’inspiration pour une économie de la Kabylie de demain. En plus, cette façon d’échanger ou de créer des richesses n’est pas étrangère pour le peuple Kabyle.

Dans notre histoire, et même de nos jours, mutualiser nos efforts et nos richesses dans le bien de la collectivité ne nous ai pas étranger. « TIWIZI », « LOUZIAA » et d’autres exemples d’une économie sociale et solidaire témoigne que nous possédons les ingrédients de la nouvelle recette de la troisième révolution Industrielle basée sur le partage et le renouvelable et que celle-ci peut ne pas nous échapper.

Au moment où ces outils disparaissent petit à petit du visage social et économique de notre société. Des grands économistes, développent des thèses et théories qui vont toutes dans le sens du partage et du renouvelable pour sauver l’humanité d’une catastrophe économique annoncée par la fin des énergies fossiles.

La recette de cette vision de l’économie de demain est parmi les plus simples. Imaginée par des plus grands économistes de notre temps à l’instar de Jérémy Rifkin. Cet économiste américain de 70 ans. Conseiller de la commission Européenne et du parlement européen. Il a conseillé des grand chefs d’état et premiers ministre à l’image du premier ministre Espagnole José Luis Rodríguez Zapatero et de la chancelière allemande Angela Merkel. Il est également fondateur et président de la « Foundation on Economic Trends (FOET) » basée à Washington. Dans son dernier livre « La nouvelle société du coût marginal zéro » qui est la suite logique de « Troisième révolution industrielle » ouvrages dans lesquels il analyse l’étouffement de nos économies sous la dépendance des énergies fossiles et non renouvelables et propose des solutions pour une croissance durable tout au long du XXIème siècle.

Le constat Selon Rifkin est sans appel : « Notre civilisation industrielle est à un tournant. Le pétrole et les autres énergies fossiles touchent à leur fin, tandis que les technologies issues de ces énergies ou alimentées par ces dernières sont devenues obsolètes. Toute l’infrastructure industrielle fondée sur ces énergies fossiles est dans un état d’obsolescence avancée. Il en résulte une hausse dramatique des taux de chômage. Les gouvernements, les entreprises et les consommateurs sont submergés par les dettes, et les niveaux de vie s’effondrent. Un milliard d’êtres humains sont confrontés à la faim. Pire encore, les premiers signes du changement climatique, engendrés par ce modèle, font leur apparition, mettant ainsi en péril les capacités de survie de notre espèce. Il devient de plus en plus évident que la seconde révolution industrielle est en train de disparaître, et que nous avons besoin d’un tout nouveau récit économique pouvant nous mener vers un avenir plus équitable et durable ».

Comme vous le constater, l’idée de la troisième révolution industrielle part d’un constat que ce sont les lois de l’énergie qui gouvernent l’activité économique. Comme la Première Révolution industrielle, qui serait née au XIXe siècle de la machine à vapeur et de l’imprimerie, ou la Deuxième, qui aurait vu au XXe siècle la convergence du moteur à combustion avec la communication électrique, la Troisième Révolution industrielle devrait surgir naturellement de la «jonction de la communication par Internet et des énergies renouvelables», et son constat est alarmant, mais Rifkin ne s’arrête pas au constat, il donne des pistes et des piliers pour reconstruire l’économie de demain sur des bases sûrs et durables.

Le premier pilier est celui de développer à grande échelle les énergies renouvelables : En Kabylie, le soleil et le vent sont des ressources abondantes, gratuites et disponibles en plus de l’énergie marine qu’on peut exploiter tout au long de nos côtes. Ces trois sources d’énergie vont couvrir le besoin de tout le pays en énergie. Elle nous permettra en plus de s’assoir les bases d’une industrie propre et durable et transformer ainsi la flotte de transport en véhicule électrique et rechargeable.

Le deuxième pilier est l’utilisation de la technologie de l’Internet pour pouvoir rapprocher le besoin de l’offre et permettre des échanges économiques et faciliter le partage des ressources et la mutualisation des besoins. comme c’est le cas en ce moment dans le domaine de l’information avec l’avenement des réseaux sociaux. Plusieurs entreprises actuellement dans le monde se mettent à l’économie de partage. elle sont même constituer en coopératives par la participation de ceux qui le souhaite.

L’économie de demain sera celle du partage. on partagera tout, ses outils de travail, de jardinage, son véhicule et même sa maison. cette pratique qui devient de plus en plus courante et qui commence à se démocratiser dans les société accidentales est pour notre société un héritage qui ne demande qu’a être mieux organisé et encadré.

Un troisième pilier est celui de la monnaie : Des monnaies complémentaires en plus de la monnaie Nationale, il faut développer des monnaies locales, citoyennes et inter-entreprises.
Rappelant que 5 000 monnaies complémentaires ont vu le jour au cours de la dernière décennie

La première, sans doute la plus connue, est la monnaie locale, qui favorise les échanges commerciaux locaux entre entreprises, citoyens et collectivités. Selon Raphaël Souchier, auteur de Made in local (Eyrolles, 2013), « l’achat local est trois fois plus avantageux en termes d’emplois, de revenus et de richesse que l’achat à l’extérieur ». Cela permettra à encourager les producteurs local en Kabylie et qui seront protégé des fluctuations de l’économie mondiale et elle sera un instrument de sécurisation des territoires en cas de crise financière grave.

Les secondes monnaies à développer sont citoyennes et permettent d’échanger du temps, des services et des biens. Ce qu’on appelle les « time currency » (les « monnaies-temps ») qui sont déjà amplement développées au Japon et dans le monde anglo-saxon.

Une économie du 21em siècle est possible en Kabylie à condition qu’une révolution sociale la précède. L’économie de rente qui nous empêche de développer nos capacités à inventer et de suivre le cours de l’histoire doit être abondonner. Nous devons changer et devenir des citoyens responsables, ceux qui créent leurs propres moyens de vivre et qui protègent leurs environnement pour le laisser à leurs enfants dans de meilleurs conditions qu’ils l’ont trouvé.



C.Chafaa Pour Tamurt

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