Vgayet: Conférence du MAK sur l'autodétermination de la Kabylie
18/12/2012 - 18:24
EL KSEUR (SIWEL) — Dans le cadre de la célébration de la déclaration universelle des droits de l’homme, le président du MAK, Bouaziz Ait Chebib, et Farid Djennadi, Secrétaire général du mouvement, ont été hier soir, les hôtes du comité de la résidence universitaire Berchiche 3 à l’universitaire de Vgayet. La conférence a porté sur le thème du « droit international et les peuples autochtones».
Bouaziz Ait-Chebib au cours d'une conférence
Face à une assistance nombreuse, le président du MAK, qui a inuaguré la conférence, a accès sa communication sur le droit des peuples à disposer d’eux même. Il a développé le sujet de façon méthodique et pédagogique, alternant définition des concepts et textes du droit international, dont la Charte des Nations unies de 1945 , le Pacte sur les droits civils et politiques du 16 décembre 1966 et la Déclaration universelle des droits des peuples de 1976, qui ont théoriquement consacré le droit de tous les peuples à disposer d'eux-mêmes.
Concernant la Déclaration universelle des droits des peuples adoptée en Algérie, le président du MAK a relevé avec humour la flagrante contradiction du régime algérien en rappelant à l’assistance que « l’Algérie défend les autres peuples en opprimant les siens ».
Concernant le principe d’autodétermination, Bouaziz Ait-Chebib insistera sur le fait que « L’autodétermination initialement appelée droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est un principe selon lequel chaque peuple dispose d’un droit imprescriptible et inaliénable à déterminer son statut politique en toute liberté, sans aucune ingérence étrangère extérieure ». L’autodétermination est un « principe fondateur du droit international et tant que ce droit n’est pas appliqué de façon juste et équitable à tous les peuples, le monde ne connaîtra ni la paix, ni la prospérité tant souhaitées par l’humanité » prévient l’orateur.
Avant de clore ce chapitre, le président du MAK a précisé les modalités d'exercice du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes conformément à la résolution 2625 (XXV) du 24 octobre 1970 :
• Indépendance et souveraineté ;
• Libre association avec un État indépendant ;
• Intégration à un État indépendant.
• Acquisition de tout autre statut politique librement décidé par un peuple
Pour enchainer avec les dispositions juridiques internationales visant à protéger les 6000 peuples autochtones existant dans le monde, le président du MAK a rappelé que « depuis 1957, date à laquelle la communauté internationale a commencé à s’intéresser aux peuples autochtones, ces derniers n’ont jamais été considérés comme des peuples à part entière ». Bouaziz Ait-Chebib a précisé que les peuples autochtones « ont été exclus du droit à disposer d’eux-mêmes et ont été définis comme de simples populations aborigènes et tribales selon la convention 107 adoptée en 1957 par l’OIT (Organisation internationale du travail) avant d’êtres reconnus comme des peuples indigènes et tribaux dans la convention 137 adoptée en 1989 par la même organisation ».
« Ce regard méprisant et péjoratif porté par la communauté internationale sur les peuples est révoltant » a déclaré le président du MAK qui s’est insurgé contre cette flagrante injustice tout en s’interrogeant « Au nom de quelles valeurs peut-on se permettre de priver des groupes humains du statut de peuples ? ». Et poursuivant dans son élan, il pointe les inégalités entre les peuples: « Où est l’égalité entre les peuples? Au vu de ces lois et de l’application concrète des lois plus récentes des organisations internationales, il est clair que l’ONU ne représente pas plus qu’un syndicat des Etats indépendants qui sacrifient les droits des peuples sur l’autels des intérêts des régimes politiques qui y siègent » conclue-t-il.
Cependant, il apportera tout de même quelques nuances d’espoir en arguant du fait que « grâce à la persévérance des peuples à ne rien lâcher sur leur droit à l’existence et grâce à l’humanité et à la prise de conscience des militants des droits humains de par le monde, le combat des peuples autochtones a tout de même enregistré une avancée considérable ». Le président du MAK dira que « le Droit international est passé d’une approche intégrationniste à une approche participative par le droit à l’autodétermination des peuples , un droit consacré par la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones adoptée en septembre 2007 qui précise dans son article 4 : Les peuples autochtones, dans l’exercice de leur droit à l’autodétermination, ont le droit d’être autonomes et de s’administrer eux-mêmes pour tout ce qui touche à leurs affaires intérieures et locales, ainsi que de disposer des moyens de financer leurs activités autonomes »
Revenant à la Kabylie et aux millions de kabyles qui « vivent sous un régime d’occupation » selon le président du MAK, ce dernier a démontré, en se référant à la loi fondamentale de l’Algérie et les différentes politiques racistes visant à anéantir le pays kabyle, en disant « Les kabyles remplissent amplement les critères objectifs et subjectifs constituant un peuple. Donc, de ce fait, ils sont titulaires du droit à l’autodétermination. Mais tant qu’ils ne s’auto-définissent pas comme peuple et nation, ils condamneront leur sort à une mort absurde mais certaine. Le mérite du MAK c’est d’avoir justement permis au sentiment national kabyle de renaître de ces cendres pour que les kabyles aillent enfin dans le sens de leur émancipations ».
Durant le débat, le président du MAK a rejeté toute forme de violence et à plus forte raison une quelconque lutte armée : « le MAK est un mouvement résolument pacifique qui a pour objectif principal d’arracher par le combat politique un statut de large autonomie pour la Kabylie. La violence, sous toutes ses formes, est bannie de son action ».
Il a par ailleurs fustigé les mensonges diffusés sur la toile à l’encontre du mouvement autonomiste qu’il dirige. Il a dénoncé certains imposteurs qui passent leur temps à dénigrer les religions en se cachant derrière des pseudos portants le sigle du MAK « Ce sont des éléments du DRS qui n’ont pas d’autres missions que de donner une image négative du MAK. Ils passent d’ailleurs tout leur temps sur la toile et sur tous les sites kabyles. ». Bouaziz Ait-Chebib rappellera avec intransigeance les principes fondamentaux du MAK : « Notre mouvement prône la laïcité qui repose sur deux principes : la séparation du religieux du politique qui est la meilleure façon de protéger les religions de toute manipulation et de garantir la liberté de culte et de conscience de tout un chacun ».
Pour revenir à un certain discours visant à faire croire que le MAK en défendant spécifiquement les droits de la Kabylie se désolidarise des autres peuples amazighs, il répondra que « Le MAK est la seule organisation politique kabyle et amazighe, en Algérie et dans toute l’Afrique du Nord à défendre avec force et dignité tous les autres amazighs. Les amazighs de Lybie et les touaregs de l’Azawad n’ont été ni défendus ni soutenus par aucun autre mouvement politique amazigh. Notre engagement à leurs côtés est constant et indéfectible et doit servir d’exemple pour les autres partis, qu’ils soient kabyles ou amazighs ».
Enfin, abordant le volet économique, le président du MAK a dissipé le doute de l’assistance quand à la viabilité économique de l’autonomie en Kabylie en énumérant toutes les potentialités humaines et naturelles dont dispose la Kabylie : « La Kabylie a de quoi assurer son développement dans tous les domaines à condition qu’elle recouvre sa souveraineté perdue depuis 1857 sous l’occupation française puis de l’Algérie arabo-islamique ».
Le Secrétaire général du MAK, Farid Djennadi à pour sa part, a fait un long rappel historique du combat du peuple kabyle en retraçant tout le cheminement de ce dernier dans sa marche vers le recouvrement de sa liberté confisquée. Le MAK dira-t-il est un « cheminement logique et naturel de toutes ces luttes menées par le peuple kabyle depuis Fadma N summer, en passant par la révolte de 1871, le conflit armée de 1963 et les soulèvement populaires contre le déni d’existence de 1980 et surtout de 2001 ». Aujourd’hui, conclue-t-il, « les kabyles soucieux de sauver la Kabylie d’une mort programmée, sont tenus d’aider le MAK, de le soutenir et d’accompagner son action et sa démarche pour exister en tant que peuple et nation ».
Le président du MAK a clos les débats en appelant les étudiantes et les étudiants à prendre part au rassemblement qui aura lieu demain à Tizi-Ouzou et à participer massivement à la marche de Yennayer qui sera organisée par le conseil universitaire MAK de Vgayet le 12 janvier dans la capitale des Hamadites.
Notons enfin, que les organisateurs, subjugués par la qualité pédagogique de la conférence ont remis des tableaux d’honneur aux conférenciers en guise de remerciement pour leur participation. Une initiative estudiantine qui a ravi les conférenciers, heureux de se retrouver sur les bancs de l’école.
zp,
SIWEL 181824 DEC 12
Concernant la Déclaration universelle des droits des peuples adoptée en Algérie, le président du MAK a relevé avec humour la flagrante contradiction du régime algérien en rappelant à l’assistance que « l’Algérie défend les autres peuples en opprimant les siens ».
Concernant le principe d’autodétermination, Bouaziz Ait-Chebib insistera sur le fait que « L’autodétermination initialement appelée droit des peuples à disposer d'eux-mêmes est un principe selon lequel chaque peuple dispose d’un droit imprescriptible et inaliénable à déterminer son statut politique en toute liberté, sans aucune ingérence étrangère extérieure ». L’autodétermination est un « principe fondateur du droit international et tant que ce droit n’est pas appliqué de façon juste et équitable à tous les peuples, le monde ne connaîtra ni la paix, ni la prospérité tant souhaitées par l’humanité » prévient l’orateur.
Avant de clore ce chapitre, le président du MAK a précisé les modalités d'exercice du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes conformément à la résolution 2625 (XXV) du 24 octobre 1970 :
• Indépendance et souveraineté ;
• Libre association avec un État indépendant ;
• Intégration à un État indépendant.
• Acquisition de tout autre statut politique librement décidé par un peuple
Pour enchainer avec les dispositions juridiques internationales visant à protéger les 6000 peuples autochtones existant dans le monde, le président du MAK a rappelé que « depuis 1957, date à laquelle la communauté internationale a commencé à s’intéresser aux peuples autochtones, ces derniers n’ont jamais été considérés comme des peuples à part entière ». Bouaziz Ait-Chebib a précisé que les peuples autochtones « ont été exclus du droit à disposer d’eux-mêmes et ont été définis comme de simples populations aborigènes et tribales selon la convention 107 adoptée en 1957 par l’OIT (Organisation internationale du travail) avant d’êtres reconnus comme des peuples indigènes et tribaux dans la convention 137 adoptée en 1989 par la même organisation ».
« Ce regard méprisant et péjoratif porté par la communauté internationale sur les peuples est révoltant » a déclaré le président du MAK qui s’est insurgé contre cette flagrante injustice tout en s’interrogeant « Au nom de quelles valeurs peut-on se permettre de priver des groupes humains du statut de peuples ? ». Et poursuivant dans son élan, il pointe les inégalités entre les peuples: « Où est l’égalité entre les peuples? Au vu de ces lois et de l’application concrète des lois plus récentes des organisations internationales, il est clair que l’ONU ne représente pas plus qu’un syndicat des Etats indépendants qui sacrifient les droits des peuples sur l’autels des intérêts des régimes politiques qui y siègent » conclue-t-il.
Cependant, il apportera tout de même quelques nuances d’espoir en arguant du fait que « grâce à la persévérance des peuples à ne rien lâcher sur leur droit à l’existence et grâce à l’humanité et à la prise de conscience des militants des droits humains de par le monde, le combat des peuples autochtones a tout de même enregistré une avancée considérable ». Le président du MAK dira que « le Droit international est passé d’une approche intégrationniste à une approche participative par le droit à l’autodétermination des peuples , un droit consacré par la déclaration des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones adoptée en septembre 2007 qui précise dans son article 4 : Les peuples autochtones, dans l’exercice de leur droit à l’autodétermination, ont le droit d’être autonomes et de s’administrer eux-mêmes pour tout ce qui touche à leurs affaires intérieures et locales, ainsi que de disposer des moyens de financer leurs activités autonomes »
Revenant à la Kabylie et aux millions de kabyles qui « vivent sous un régime d’occupation » selon le président du MAK, ce dernier a démontré, en se référant à la loi fondamentale de l’Algérie et les différentes politiques racistes visant à anéantir le pays kabyle, en disant « Les kabyles remplissent amplement les critères objectifs et subjectifs constituant un peuple. Donc, de ce fait, ils sont titulaires du droit à l’autodétermination. Mais tant qu’ils ne s’auto-définissent pas comme peuple et nation, ils condamneront leur sort à une mort absurde mais certaine. Le mérite du MAK c’est d’avoir justement permis au sentiment national kabyle de renaître de ces cendres pour que les kabyles aillent enfin dans le sens de leur émancipations ».
Durant le débat, le président du MAK a rejeté toute forme de violence et à plus forte raison une quelconque lutte armée : « le MAK est un mouvement résolument pacifique qui a pour objectif principal d’arracher par le combat politique un statut de large autonomie pour la Kabylie. La violence, sous toutes ses formes, est bannie de son action ».
Il a par ailleurs fustigé les mensonges diffusés sur la toile à l’encontre du mouvement autonomiste qu’il dirige. Il a dénoncé certains imposteurs qui passent leur temps à dénigrer les religions en se cachant derrière des pseudos portants le sigle du MAK « Ce sont des éléments du DRS qui n’ont pas d’autres missions que de donner une image négative du MAK. Ils passent d’ailleurs tout leur temps sur la toile et sur tous les sites kabyles. ». Bouaziz Ait-Chebib rappellera avec intransigeance les principes fondamentaux du MAK : « Notre mouvement prône la laïcité qui repose sur deux principes : la séparation du religieux du politique qui est la meilleure façon de protéger les religions de toute manipulation et de garantir la liberté de culte et de conscience de tout un chacun ».
Pour revenir à un certain discours visant à faire croire que le MAK en défendant spécifiquement les droits de la Kabylie se désolidarise des autres peuples amazighs, il répondra que « Le MAK est la seule organisation politique kabyle et amazighe, en Algérie et dans toute l’Afrique du Nord à défendre avec force et dignité tous les autres amazighs. Les amazighs de Lybie et les touaregs de l’Azawad n’ont été ni défendus ni soutenus par aucun autre mouvement politique amazigh. Notre engagement à leurs côtés est constant et indéfectible et doit servir d’exemple pour les autres partis, qu’ils soient kabyles ou amazighs ».
Enfin, abordant le volet économique, le président du MAK a dissipé le doute de l’assistance quand à la viabilité économique de l’autonomie en Kabylie en énumérant toutes les potentialités humaines et naturelles dont dispose la Kabylie : « La Kabylie a de quoi assurer son développement dans tous les domaines à condition qu’elle recouvre sa souveraineté perdue depuis 1857 sous l’occupation française puis de l’Algérie arabo-islamique ».
Le Secrétaire général du MAK, Farid Djennadi à pour sa part, a fait un long rappel historique du combat du peuple kabyle en retraçant tout le cheminement de ce dernier dans sa marche vers le recouvrement de sa liberté confisquée. Le MAK dira-t-il est un « cheminement logique et naturel de toutes ces luttes menées par le peuple kabyle depuis Fadma N summer, en passant par la révolte de 1871, le conflit armée de 1963 et les soulèvement populaires contre le déni d’existence de 1980 et surtout de 2001 ». Aujourd’hui, conclue-t-il, « les kabyles soucieux de sauver la Kabylie d’une mort programmée, sont tenus d’aider le MAK, de le soutenir et d’accompagner son action et sa démarche pour exister en tant que peuple et nation ».
Le président du MAK a clos les débats en appelant les étudiantes et les étudiants à prendre part au rassemblement qui aura lieu demain à Tizi-Ouzou et à participer massivement à la marche de Yennayer qui sera organisée par le conseil universitaire MAK de Vgayet le 12 janvier dans la capitale des Hamadites.
Notons enfin, que les organisateurs, subjugués par la qualité pédagogique de la conférence ont remis des tableaux d’honneur aux conférenciers en guise de remerciement pour leur participation. Une initiative estudiantine qui a ravi les conférenciers, heureux de se retrouver sur les bancs de l’école.
zp,
SIWEL 181824 DEC 12
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