lundi 25 février 2013

Kabylie, l’heure est grave


Nous assistons ces derniers temps à un déluge sans précédent de manœuvres pour saborder la Kabylie. L’acharnement habituel contre l’esprit libre de la Kabylie est monté d’un cran. La situation devient sérieusement alarmante. Il n’y a pas l’ombre d’un doute, le régime d’Alger a définitivement décidé d’exterminer la culture kabyle. En plus des procédés habituels qu’on arrive d’ailleurs difficilement à surmonter, tel l’instrumentalisation de l’école, de la mosquée et de « la justice » le pouvoir exhalant l’aisance financière innove dans les techniques de destruction de la société kabyle
15/02/2010 - 22:35 mis a jour le 25/02/2013 - 10:22 par Lyazid Abid
On en veut pour exemple les milliards versés depuis 2007 pour arabiser la Kabylie à l’échéance 2016. L’association Iqra et autre El-Qalam, partenaires à plein temps du ministère de l’Enseignement encaissent les fonds et se chargent de la sale besogne.
L’argent plein les poches, les membres de ces associations investissent nos villages et réquisitionnent les écoles primaires pour y assurer des cours d’arabe à ceux et celles qui par chance avaient échappé au bourrage de crane qu’exerce l’école algérienne sur les enfants kabyles. Ainsi, nos sœurs, nos mères, voire nos grand-mères connues pour leur intraitable vigilance vis-à-vis de notre identité sont invitées à faire progresser la langue de l’oppresseur. D’un autre coté, sans doute pour différencier clairement le bon élève du cancre dans la classe Algérie, ces mêmes classes d’écoles sont formellement interdites, sur ordre de l’académie, aux associations culturelles kabyles quand celles-ci sont sollicitées pour y abriter ne fut-ce qu’une conférence à l’occasion de Yennayer ou du 20 avril. Sur ce point, l’arrogance du pouvoir envers tout ce qui se réfère à la culture kabyle est épouvantable. En dépit de cela, il se trouve encore des Kabyles encourageant leurs femmes ou leurs sœurs à participer à ce génocide culturel.
L’autre phénomène nouveau est le quadrillage de la Kabylie par un impressionnant dispositif militaire sous le fallacieux prétexte de la lutte antiterroriste. À voir le nombre de gendarmes et autres agents de l’ordre que le pouvoir affecte en Kabylie, on croirait que celle-ci supplante les montagnes de Kaboul. Veut-on insinuer par cet impressionnant déploiement des forces de l’ordre que les Kabyles sont devenus des terroristes tranchant les gorges des non-croyants ? Ou est-ce la réponse des généraux à la fièvre qui s’empare progressivement des Kabyles désireux de maitriser leur destin ? La réponse à ces deux questions est sans équivoque. La culture kabyle, à travers son histoire, ne recèle aucun intégrisme religieux. La Kabylie n’aurait même pas connu les déboires liés à ce fléau, n’eût été la proximité et la soumission forcée de la région aux dictateurs d’Alger. Ce dispositif impressionnant ne sera d’aucune utilité au régime le jour où la Kabylie décidera d’avancer pacifiquement vers sa liberté.
Les Kabyles qui ont dû par le passé affronter seuls l’armée française, au cours d’opérations aussi terribles que l’Opération jumelles ne reculeront devant aucune menace. Leur volonté tenace de s’affranchir balayera d’un revers de la main ces obstacles.
Un troisième facteur, économique celui-ci, caractérise la détermination du pouvoir à faire rentrer la Kabylie par la trique dans les rangs. C’est-à-dire la ramener, comme les autres régions, au silence et à la soumission pour lui ôter à long terme son particularisme linguistique et culturel à l’origine de son esprit allergique à la dictature. C’est le but assigné à la toute nouvelle agence nationale pour l’emploi. Cette agence est officiellement créée pour organiser le marché de l’emploi en Algérie. Elle est de ce fait et de droit la seule intermédiaire entre les employeurs et les demandeurs d’emploi. En d’autres termes, même le petit commerçant installé au fin fond de nos montagnes de Kabylie ne pourra plus choisir ses employés. Toute offre d’emploi est délivrée par cette agence. Alger veille et régule d`après le principe : « ceux qui ne nous soutiennent pas peuvent aller voir ailleurs ».
Soutenus par l’État, les antikabyles ne vont pas par le dos de la cuillère. Le scandale de Radio Soummam en est le prélude. Célina animatrice de l’émission Awal s usefru, Lilya animatrice de l’émission hit musique, Karim Chikh animateur de l’émissionUdem n taddart-iw, Akli Kaci animateur de l’émission Akk teɛna-y-aɣ temsalt, et la chasse n’est pas finie sont victimes de cette politique génocidaire. Le directeur de cette Radio qui obéit on le devine à sa hiérarchie stoppe net leurs émissions et les licencie de manière scandaleuse. Voici à quoi sert l’argent du pétrole et du gaz cher à nos compatriotes kabyles.
Tamurt.info soutient l’action des 17 associations (15 de Semaoun, 2 de Timezrit) et appelle d’autres associations à les rejoindre pour rétablir ces animatrices et animateurs dans leurs droits.
Lyazid Abid

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