Algérie : La communauté juive pratique sa religion en catimini
05/03/2013 - 12:53
ALGER (SIWEL) — Beaucoup d’Algériens ignorent peut être l’existence d’une forte communauté juive en Algérie. Contrairement à ce qu’on pense, les juifs sont nombreux à travers tout le pays. Ils pratiquent jusqu’à nos jour leur religion et parfois collectivement. Ils vivent dans l’ombre. Ils ne font confiance à personne. Il est presque impossible d’établir un lien avec eux si vous n’êtes pas l’un des leurs.
Il a fallu des mois pour nouer une petite relation avec eux. Après plusieurs tractations, quelques-uns ont accepté de se livrer à Tamurt, mais sous plusieurs réserves et conditions. Il a fallu presque l’aval de plusieurs vieilles personnes.
Les juifs d’Algérie vivent dans une peur permanente. S’ils étaient découverts, ils seraient « dévorés » par les islamistes qui sèment la terreur dans ce beau pays. Ils ne veulent guère parler des détails de leurs pratiques. Première constatation : contrairement aux idées établies, la plupart d’entre eux ne sont pas des Kabyles ni des berbérophones, ils sont par contre, dans la majorité des arabophones.
« On est très nombreux dans les régions de M’Sila et Boussaada ainsi qu’à Boumerdes, mais c’est en Kabylie que notre communauté se manifeste un peu librement pour des raisons évidentes », nous dira une juive étudiante d’Alger. La région constantinoise et de Guelma est aussi peuplée par une forte communauté juive, dit-on. Même s’il est très compliqué de retracer leur arrivée en Afrique du nord, où ils ont vécu en toute sécurité depuis la nuit des temps, la plupart d’entre eux disent qu’ils étaient expulsés d’Espagne, après la perte par les musulmans de l’Andalousie. L’immigration juive qui avait suivie la conquête arabe semble se poursuivre, ainsi qu’une certaine fusion avec des judéo-berbères. On trouve des communautés juives dans de nombreuses villes.
Les communautés juives sont soumises au statut de dhimmis. Comme sur toutes les terres musulmanes depuis le Pacte du Calife Omar, au VIIIe siècle, qui tout en leur laissant la liberté du culte leur attribue un statut juridique très inférieur à celui des musulmans. Ils avaient donc trouvé la protection chez les Berbères d’Afrique. Mystère. Comment ont-ils pu tenir des siècles durant dans la clandestinité ? Jusqu’à nos jours les petits enfants des juifs connaissent leur histoire et traditions à la lettre. Leur culte aussi. Certains ont même appris l’hébreu.
« Abraham, mon père, Isaïe et tous les grands prophètes ont vraiment fait libérer Israël du péché et de la servitude ! Il peut également protéger Israël physiquement de nos ennemis et ceux qui détestent les enfants de Hachem », nous dira Hayet, une jeune étudiant de 20 ans à Boudouaou. Une localité pourtant répétée pour être un bastion des islamistes et les terroristes. C’est un véritable paradoxe social. Pour se protéger, les juifs d’Algérie se comportent comme tous les Algériens. Aucun indice ne le distingue des autres communautés, surtout musulmane. « Certaines juives portent même le voile. Ce n’est pas un problème pour nous. On respecte les musulmans », nous dira notre interlocutrice. Mais le problème qui se pose c’est le mariage. « On ne peut pas divulguer notre appartenance religieuse. Or, qu’il est interdit pour la religion musulmane de se marier avec une juive », fera remarquer Hayet. Cette étudiante nous a révélé que les Juifs d’Algérie ne se marient qu’entre–eux, pas pour des raisons de ségrégation mais plutôt pour préserver leur communauté.
« S’il arrive que des jeunes musulmans demandent la main de juives, c’est qu’ils ignorent qu’elles sont juives. Pour éviter ce genre de problème, on se marie plus jeunes avec des garçons juifs, mais on évite les mariages consanguins », précise Hayet. Cette dernière refuse par contre de répondre à bon nombre de nos questions. Elle s’est excusée. Elle ne veut pas par exemple nous révéler s’ils entretiennent des relations avec des juifs d’Israël. Par contre, elle nous a fait une révélation des plus surprenantes. « On sait bien que les services secrets algériens sont au courant de nos activités cultuelles. D’ailleurs la plus grande synagogue se trouve en plein Alger centre. Je pense que l’Algérie entretient des relations officieuses avec Israël qui exige notre protection », révéla-t-elle.
Elle nous raconta même une anecdote. « A Tiguentourine, à la base de vie du site gazier attaqué par les terroristes le mois passé, une synagogue est mise au service des juifs étrangers et Algériens. C’est un endroit cultuel surveillé par les services de sécurité algériens. Mêmes les étrangers assassiné sont dans la plupart de confession juive », nous confie Hayet. Impossible de confirmer cette information. D’autres confidences ont été faites par un autre juif Mozabite, commerçant à Alger. Il nous dira que la plupart des juifs algériens sont fortement instruits.
Le seul secret qu’il nous balança, c’est que les juifs Algériens sont favorisés dans le traitement des dossiers d’émigration vers le canada et les États-Unis. Mais notre interlocuteur précise que les juifs d’Algérie préfèrent ne pas quitter leur pays, y compris les jeunes. Pour les tendances politiques, nos interlocuteurs indiquent qu’ils sont diverses, mais la plupart d’entre-deux sont apolitiques. « On est contre toute forme d’extrémisme. Sinon les juifs d’Algérie sont des libéraux, des centristes et de gauches… ». Les deux juifs qui ont accepté de s’exprimer pour nous sous le couvert de l’anonymat nous ont promis d’autres révélations à l’avenir.
saw/tamurt
SIWEL 05 1253 MARS 13
Les juifs d’Algérie vivent dans une peur permanente. S’ils étaient découverts, ils seraient « dévorés » par les islamistes qui sèment la terreur dans ce beau pays. Ils ne veulent guère parler des détails de leurs pratiques. Première constatation : contrairement aux idées établies, la plupart d’entre eux ne sont pas des Kabyles ni des berbérophones, ils sont par contre, dans la majorité des arabophones.
« On est très nombreux dans les régions de M’Sila et Boussaada ainsi qu’à Boumerdes, mais c’est en Kabylie que notre communauté se manifeste un peu librement pour des raisons évidentes », nous dira une juive étudiante d’Alger. La région constantinoise et de Guelma est aussi peuplée par une forte communauté juive, dit-on. Même s’il est très compliqué de retracer leur arrivée en Afrique du nord, où ils ont vécu en toute sécurité depuis la nuit des temps, la plupart d’entre eux disent qu’ils étaient expulsés d’Espagne, après la perte par les musulmans de l’Andalousie. L’immigration juive qui avait suivie la conquête arabe semble se poursuivre, ainsi qu’une certaine fusion avec des judéo-berbères. On trouve des communautés juives dans de nombreuses villes.
Les communautés juives sont soumises au statut de dhimmis. Comme sur toutes les terres musulmanes depuis le Pacte du Calife Omar, au VIIIe siècle, qui tout en leur laissant la liberté du culte leur attribue un statut juridique très inférieur à celui des musulmans. Ils avaient donc trouvé la protection chez les Berbères d’Afrique. Mystère. Comment ont-ils pu tenir des siècles durant dans la clandestinité ? Jusqu’à nos jours les petits enfants des juifs connaissent leur histoire et traditions à la lettre. Leur culte aussi. Certains ont même appris l’hébreu.
« Abraham, mon père, Isaïe et tous les grands prophètes ont vraiment fait libérer Israël du péché et de la servitude ! Il peut également protéger Israël physiquement de nos ennemis et ceux qui détestent les enfants de Hachem », nous dira Hayet, une jeune étudiant de 20 ans à Boudouaou. Une localité pourtant répétée pour être un bastion des islamistes et les terroristes. C’est un véritable paradoxe social. Pour se protéger, les juifs d’Algérie se comportent comme tous les Algériens. Aucun indice ne le distingue des autres communautés, surtout musulmane. « Certaines juives portent même le voile. Ce n’est pas un problème pour nous. On respecte les musulmans », nous dira notre interlocutrice. Mais le problème qui se pose c’est le mariage. « On ne peut pas divulguer notre appartenance religieuse. Or, qu’il est interdit pour la religion musulmane de se marier avec une juive », fera remarquer Hayet. Cette étudiante nous a révélé que les Juifs d’Algérie ne se marient qu’entre–eux, pas pour des raisons de ségrégation mais plutôt pour préserver leur communauté.
« S’il arrive que des jeunes musulmans demandent la main de juives, c’est qu’ils ignorent qu’elles sont juives. Pour éviter ce genre de problème, on se marie plus jeunes avec des garçons juifs, mais on évite les mariages consanguins », précise Hayet. Cette dernière refuse par contre de répondre à bon nombre de nos questions. Elle s’est excusée. Elle ne veut pas par exemple nous révéler s’ils entretiennent des relations avec des juifs d’Israël. Par contre, elle nous a fait une révélation des plus surprenantes. « On sait bien que les services secrets algériens sont au courant de nos activités cultuelles. D’ailleurs la plus grande synagogue se trouve en plein Alger centre. Je pense que l’Algérie entretient des relations officieuses avec Israël qui exige notre protection », révéla-t-elle.
Elle nous raconta même une anecdote. « A Tiguentourine, à la base de vie du site gazier attaqué par les terroristes le mois passé, une synagogue est mise au service des juifs étrangers et Algériens. C’est un endroit cultuel surveillé par les services de sécurité algériens. Mêmes les étrangers assassiné sont dans la plupart de confession juive », nous confie Hayet. Impossible de confirmer cette information. D’autres confidences ont été faites par un autre juif Mozabite, commerçant à Alger. Il nous dira que la plupart des juifs algériens sont fortement instruits.
Le seul secret qu’il nous balança, c’est que les juifs Algériens sont favorisés dans le traitement des dossiers d’émigration vers le canada et les États-Unis. Mais notre interlocuteur précise que les juifs d’Algérie préfèrent ne pas quitter leur pays, y compris les jeunes. Pour les tendances politiques, nos interlocuteurs indiquent qu’ils sont diverses, mais la plupart d’entre-deux sont apolitiques. « On est contre toute forme d’extrémisme. Sinon les juifs d’Algérie sont des libéraux, des centristes et de gauches… ». Les deux juifs qui ont accepté de s’exprimer pour nous sous le couvert de l’anonymat nous ont promis d’autres révélations à l’avenir.
saw/tamurt
SIWEL 05 1253 MARS 13
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