Bouaziz Aït-Chebib à Aït-Hamdoune (Bouira) :
« Le peuple kabyle peut s’assumer et vivre pleinement sa liberté »
De Tizi-Ouzou, par Saïd Tissegouine
Cadres-et-militants-du-MAK-Ait-Hamdane-Kabylie-DR-Tamurt-info
Bouaziz Aït-Chebib a considéré que ce n’est pas le DRS en tant qu’institution qui a été ciblé par la soustraction de ces prérogatives en question mais l’homme qui est à sa tête, le général Tewfik en l’occurrence. Poussant son analyse plus loin, le premier responsable du MAK a laissé entendre que si le président de la république algérienne, Abdelaziz Bouteflika, a ciblé le général Tewfik, c’est parce que celui-ci (le premier responsable du DRS) est tout simplement kabyle. « Ce que vient de subir le général Tewfik que beaucoup de monde considérait pourtant comme « l’homme le plus puissant d’Algérie » nous renseigne, encore une fois, qu’un Kabyle n’a jamais été puissant en Algérie qu’elles que soient les fonctions qu’il a occupées ou qu’il continue à occuper ».
14/09/2013 - 18:38 mis a jour le 14/09/2013 - 20:02 par
Conformément à son agenda et sa feuille de route, Bouaziz Aït-Chebib s’est rendu hier à Aït-Hamdane, commune Aghbalou (Bouira) où il a présidé une réunion des cadres et militants du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie(MAK).
A l’issue de ce rendez-vous dont l’ordre du jour a porté sur le bilan et les perspectives, le président du MAK a informé l’assistance que la date du conseil national kabyle (CNK) est fixée pour le 30 du mois en cours et aura lieu à Aït-Hamdane (Bouira). Le premier responsable du MAK a également annoncé qu’il sera attendu de cette rencontre du dernier jour de ce mois de septembre le changement de l’actuelle appellation « Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie ». « La nouvelle appellation, a indiqué Bouaziz Aït-Chebib, sera « le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie » ».
Toujours sur le registre de la nouveauté, le président du MAK a annoncé le lancement prochain d’un concours des artistes-peintres en vue de la sélection de la nouvelle maquette concernant les couleurs nationales kabyles. « Le futur drapeau, a signalé Bouaziz Aït-Chebib, gardera les couleurs et les signes actuels mais aura en sus une représentation spécifique à la Kabylie ». La recherche et le génie des artistes-peintres porteront justement sur cette représentation spécifique à la Kabylie. A considérer donc que cette future « touche » comme le blason officiel de la nation kabyle d’où alors la grande recherche des participants à ce concours et la sévérité aussi infaillible qu’intraitable du jury dans son choix définitif de l’œuvre à retenir.
Et en marge de ces deux informations qui valent leur pesant d’or, le président du MAK a fait une analyse critique sur les derniers changements opérés au niveau du sommet de l’Etat algérien. Cela a trait naturellement à certaines prérogatives soustraites au Département du Renseignement et de la Sécurité (DRS) pour les incruster dans le registre de compétences de l’Etat-major de l’ANP (armée nationale populaire). Bouaziz Aït-Chebib a considéré que ce n’est pas le DRS en tant qu’institution qui a été ciblée par la soustraction de ces prérogatives en question mais l’homme qui est à sa tête, le général Tewfik en l’occurrence. Poussant son analyse plus loin, le premier responsable du MAK a laissé entendre que si le président de la république algérienne, Abdelaziz Bouteflika, a ciblé le général Tewfik, c’est parce que celui-ci (le premier responsable du DRS) est tout simplement kabyle. « Ce que vient de subir le général Tewfik que beaucoup de monde considérait pourtant comme « l’homme le plus puissant d’Algérie » nous renseigne, encore une fois, qu’un Kabyle n’a jamais été puissant en Algérie qu’elles que soient les fonctions qu’il a occupées ou qu’il continue à occuper », a estimé le président du MAK avant de citer encore les cas d’Ahmed Ouyahia et le défunt Kasdi Merbah. « C’est le clan d’Oudjda qui, idéologiquement est arabo-islamiste, dirige l’Algérie depuis son accession à l’indépendance confisquée » a clamé Bouaziz Aït-Chebib pour ajouter aussitôt : « Si le pouvoir arabo-islamiste a placé officiellement des Kabyles à des postes de responsabilité, c’est pour faire croire à la communauté internationale qu’il ne méprise pas la Kabylie comme tentent de le faire croire certaines parties kabyles d’opposition ».
L’orateur expliquera encore que ces Kabyles placés officiellement à des postes de responsabilité comme Ahmed Ouyahia, le général Tewfik et tant d’autres ne sont en réalité que des « vitrines » puisqu’ « ils ne décident en rien ». De là, le N° un du MAK descend en flammes « ces Kabyles qui se sont reniés pour plaire au pouvoir ». L’exemple de « ces Kabyles qui ont accepté le reniement mais mis cependant à la touche une fois que leur mission accomplie » sera une occasion pour Bouaziz Aït-Chebib pour rappeler « la haine historique nourrie par les arabo-islamistes à l’endroit de la Kabylie et des Kabyles ». Puisant dans son registre d’histoire pour appuyer le bien-fondé de sa thèse, l’orateur citera la déclaration de Hocine Aït-Ahmed à Mohamed Belouizdad : « Nous autres les Kabyles, nous vous préférons vous les Arabes aux Français alors que vous autres les Arabes, vous préférez les Français à nous autres les kabyles ».
Bouaziz Aït-Chebib rappellera également la fameuse leçon reçue par hadj Messali de son maître idéologue, Arslane, selon laquelle « les Kabyles étaient à considérer plus dangereux que les Français, et, par conséquent, à combattre avec plus de vigueur ». Le dernier exemple cité est celui portant sur les événements tragiques du Printemps Noir où les jeunes Kabyles tombaient sous les balles des gendarmes dans l’indifférence la plus totale des autres peuples d’Algérie. « Et il suffit qu’un jeune Palestinien meure dans les violences pour que ces autres Algériens crient au scandale », signale le président du MAK avant de préciser : « Naturellement, l’assassinat d’un jeune Palestinien ou de toute autre personne à travers le monde nous fait beaucoup de mal à nous autres Kabyles mais nous trouvons cependant injuste que nos jeunes n’ont suscité aucune réaction de la part des autres peuples d’Algérie ».
Le N° un du MAK a également clamé haut et fort que « nous ne sommes ni racistes ni haineux à l’endroit de ces autres peuples d’Algérie car, en vérité, notre adversaire n’est autre le pouvoir algérien ». Plus loin encore, l’orateur citera la réponse fournie par le défunt officier de l’ALN, Bessaoud Mohand-Arab, suite la cabale montée contre lui par ses détracteurs et selon laquelle il était raciste à l’endroit des Arabes et suggérait aux Kabyles de nourrir les mêmes sentiments que lui à l’adresse des Arabes : « Je ne suis pas raciste envers les Arabes et je n’ai jamais suggéré aux Kabyles d’être racistes. J’ai seulement recommandé au citoyen kabyle de s’aimer et d’être fier de sa personne et de ses origines ».
Une fois ces pages historiques « lues », Bouaziz Aït-Chebib passera aux volets portant les ressources naturelles de la Kabylie et ses possibilités économiques présentes et futures avant de s’attarder – et longuement – sur l’histoire du peuple kabyle en citant ses différents apports à l’humanité et reconnus comme « éléments de l’universalité ». Une fois encore ce sujet traité et épuisé, l’orateur développera le concept de l’autodétermination tant sur les plans historique que juridique.
Une fois sa gorge « sèche », le secrétaire général du MAK, Farid Djennadi en l’occurrence, prit la relève. Farid Djennadi ne s’est pas montré avare du mot lui aussi. En effet, il démontra, avec force argumentaire, que la seule et unique solution au calvaire que subit le peuple kabyle résida dans l’obtention de son autodétermination. Le secrétaire général du MAK alla jusqu’à conclure qu’à défaut d’un Etat kabyle, la langue et la culture kabyles disparaîtraient.
Lors du débat, deux questions, aiguisées comme des hallebardes, furent posées au premier responsable du MAK. Les voici : 1) Est-ce que le MAK compte accorder un délai au pouvoir algérien pour l’emmener à la table des négociations concernant l’autodétermination du peuple kabyle ? Si c’est oui, ce délai sera de quel laps de temps ? 2) Est-ce que le peuple kabyle sera capable d’assumer son indépendance ? la réponse qu’apportera Bouaziz Aït-Chebib à la première question sera un « non » car « le MAK n’en est pas encore arrivé là ». La réponse à la deuxième question sera que « naturellement le peuple kabyle assumera pleinement sa liberté. D’ailleurs, il milite pour arracher des griffes du pouvoir arabo-islamiste cette liberté ». En complément de réponse, le président du MAK notera que « le peuple kabyle, à l’instar des autres peuples libres de la planète, aspire à prendre lui-même en charge sa destinée ».
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