Treize jours de blocage de plusieurs installations pétrolières et gazières par les Amazighs de Libye n’ont pas suffit pour mettre fin à l’obstination des autorités libyennes dans la négation de l’Amazighité. Mais rien ne semble pouvoir arrêter la détermination de ces Amazighs décidés à reconquérir leurs liberté et dignité. Et ce ne sont pas les résidus d’un régime qu’ils ont fait tomber qui entamera leur volonté.
Fethi Ben Youcef, un des porte-paroles des combattants ayant investi le complexe de Mellitah, a déclaré le vendredi 8 novembre que les combattants amazighs sont prêts à mourir s’il le faut pour que la question de l’Amazighité soit définitivement et dignement résolue en Libye. Pour eux rien ne justifierait la relégation au second plan de l’Amazighité, et pour rien au monde ils n’accepteraient que les autorités libyennes fassent subir aux Amazighs l’humiliation dont ils ont cru être débarrassés avec la fin du kadhafisme pour lequel ils se sont soulevés.
Le Conseil général national (CGN), dans sa session du dimanche 10 novembre 2013, devra se prononcer sur l’exigence des Amazighs de Libye qui tiennent à la révision de l’article 30 du projet constitutionnel. Les Amazighs ne peuvent admettre que le sort de l’Amazighité en Libye soit soumis au vote de la majorité. Pour eux, l’Amazighité est un droit naturel et doit être reconnu sans discussion. Les Amazighs sont chez eux et n’ont pas à quémander des droits à qui que ce soit. C’est la condition, pour eux, afin qu’ils puissent se reconnaître dans les institutions libyennes. C’est la condition pour que la Libye ait un sens. Toute autre situation serait inacceptable pour eux et ils se réservent le droit d’agir pour que ces droits naturels soient rétablis et ils n’excluent aucun moyen pour y parvenir.
Ainsi, le mercredi 6 novembre, les combattants amazighs occupant le complexe gazier de Mellitah qui est exploité par une société libyenne (NOC) et un pétrolier italien (ENI), qui avaient réduit la production du site à 50% de ses capacités depuis le 26 octobre, avaient coupé le gazoduc qui alimente l’Italie. La coupure n’a duré que vingt-quatre heures. Pour les combattants, il s’agit là d’un signal donné aux autorités libyennes afin qu’elles se rendent compte de la capacité des Amazighs à aller plus loin dans leur action et mettre en péril le nerf névralgique de l’économie libyenne. D’ailleurs, dans le cas où le CGN ne prend pas ses responsabilités lors de sa session du 10 novembre et continue à s’entêter à ne pas réviser l’article 30, les combattants amazighs promettent d’arrêter toutes les installations qu’ils occupent aussi bien au sud que dans les montagnes d’Infoussene ou encore au nord à At-Willul (Zouara). Rien ne semble pouvoir les arrêter si ce n’est l’entière satisfaction de leurs revendications.
Par ailleurs, et ce depuis plusieurs semaines, l’idée d’une autodétermination des Amazighs de Libye est sur toutes les lèvres. La surdité des autorités arabo-islamistes libyennes qui se refusent à tout dialogue et à toute objectivité poussent les Amazighs à rompre avec la méthode pacifique adoptée depuis maintenant près de trois ans. Cette démarche civilisée ne semble pas du tout convenir à ces résidus du kadhafisme qui projettent de sceller l’avenir de la Libye, excluant ainsi l’Amazighité et réduisant les Amazighs au statut de soumis et d’esclaves qui devront subir le dictât des arabo-islamistes. Et c’est dans ces conditions que verra le jour probablement un Haut conseil militaire amazigh. Car toutes les options, y compris l’option militaire, ne sont pas à écarter pour que les Amazighs puissent mettre fin à cette injustice qui n’a pas lieu d’être et à l’attitude de ceux-là qui veulent éradiquer l’amazighité de l’Afrique du nord.
Masin Ferkal.
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