Les rencontres organisées par Monsieur Ahmed Ouyahia à partir de son bureau par diligence du président Bouteflika reflètent les intentions du pouvoir en place qui reste fidèle à ses manipulations afin de s'éterniser sur le trône de la république royaliste. On n'a pas besoin d'être un génie pour comprendre ses agissements diaboliques.
09/09/2014 - 16:07 mis a jour le 09/09/2014 - 15:50 par
Ces consultations sur la révision de la constitution sont censées toucher toutes les composantes de la société algérienne, mais comme il ne choisit que les interlocuteurs qui rentrent dans son moule, il a préféré comme d’habitude écarter l’élite berbérophone
activant dans le domaine amazigh qui représentante pourtant une large couche du peuple.
activant dans le domaine amazigh qui représentante pourtant une large couche du peuple.
L’histoire noire de ce pouvoir nous a appris que l’avis du citoyen ne l’avait jamais intéressé. Lorsqu’il fait semblant de le consulter, c’est uniquement dans le dessein de redorer son blason devant l’opinion nationale et internationale et montrer un visage qui n’est nullement le sien, en se masquant d’une fausse démocratie pour mettre à la fin tout le monde devant le fait accompli, c’est-à-dire préserver tous les privilèges qui le maintiennent à la tête de l’État, sans se soucier des avis collectés ni du peuple lui-même.
Pour la question amazighe, le pouvoir n’a pas écarté ses représentants par oubli ou par idiotie, d’ailleurs il est loin de ce qualificatif, car il est plus malin que l’ange déchu lui-même, mais par calculs politiques et discriminatoires, sous prétexte de la préservation des prétendues constantes nationales et de l’unité de la nation.
À l’occasion de ces pourparlers qui ont exclu la dimension amazighe, il est nécessaire de rappeler certains événements qui ont secoué la Kabylie et leurs lourdes conséquences sur cette région, suite à la revendication de son identité, de sa culture et de sa langue.
Au moment où les pauvres citoyens fêtaient leur indépendance dans les rues des villes et des villages, en, 1962, l’armée des frontières sous le commandement de ceux qui savouraient durant les années de braise la Mouloukhia auprès de Nacer en Égypte a franchi la frontière pour violer la légitimité et installer un régime stalinien, totalitaire, basé sur l’unicité d’une fausse identité, de langue, de confession et de pensée. C’est ainsi que le mot amazigh est banni du dictionnaire du pouvoir et c’est ainsi que les Kabyles, les Chaoui, les Mzab, les Chenouis et les Touaregs sont classés citoyens de seconde zone.
Pour accomplir sa sale besogne, le pouvoir a lancé une compagne d’arabisation destructrice, afin de gommer toute trace de l’authenticité algérienne. Des noms de lieux, de villes et de régions entières ont été troqués par des noms arabes qui donnent dès fois envie de rire, car ils n’ont aucun sens dans cette nouvelle langue. À titre d’exemple : Thizi icheladhan qui signifie : col des icheladen baptisé : Chelata شلاطة (salade).
En dépit de cet acharnement, le pouvoir en place n’a pas pu arriver à ses fins, comme c’était le cas pour le mouvement national après la fameuse rencontre de Messali Hadj avec Chakib Arslan, en 1932, qui a abouti à l’effacement du composant amazigh de l’identité nationale et l’écartement de toutes les personnalités qui se revendiquent de cette dimension telle que : Sadek Hadjres, Idir Ait Amrane, Khelifati Mohand Amokrane, Ali Yahia Rachid et j’en passe. Comme si toutes ces marginalisations ne suffisaient pas, les hostiles à la diversité ont passé au plus grave qui est l’assassinat des révolutionnaires kabyles. Parmi les victimes, figurent : Bennaï Ouali, M’barek Ait Menguellet, Amar Ould Hamouda, etc. Rien n’a pu les sauver, ni leur patriotisme ni leur mobilisation contre le colonialisme, car les décideurs jugeaient que la liquidation de ces héros est plus prioritaire que l’indépendance de la patrie.
Même durant la révolution, l’hostilité et la méfiance du kabyle étaient toujours présentes. O ! Combien d’hommes ont été sacrifiés sur l’autel de l’arabisme pour satisfaire les frères du levant. Parmi ces immolés, l’architecte du congrès de la Soummam Abane Ramdane, étranglé au Maroc pour ses origines.
En dépit de cet acharnement, le pouvoir en place n’a pas pu arriver à ses fins, comme c’était le cas pour le mouvement national après la fameuse rencontre de Messali Hadj avec Chakib Arslan, en 1932, qui a abouti à l’effacement du composant amazigh de l’identité nationale et l’écartement de toutes les personnalités qui se revendiquent de cette dimension telle que : Sadek Hadjres, Idir Ait Amrane, Khelifati Mohand Amokrane, Ali Yahia Rachid et j’en passe. Comme si toutes ces marginalisations ne suffisaient pas, les hostiles à la diversité ont passé au plus grave qui est l’assassinat des révolutionnaires kabyles. Parmi les victimes, figurent : Bennaï Ouali, M’barek Ait Menguellet, Amar Ould Hamouda, etc. Rien n’a pu les sauver, ni leur patriotisme ni leur mobilisation contre le colonialisme, car les décideurs jugeaient que la liquidation de ces héros est plus prioritaire que l’indépendance de la patrie.
Même durant la révolution, l’hostilité et la méfiance du kabyle étaient toujours présentes. O ! Combien d’hommes ont été sacrifiés sur l’autel de l’arabisme pour satisfaire les frères du levant. Parmi ces immolés, l’architecte du congrès de la Soummam Abane Ramdane, étranglé au Maroc pour ses origines.
Ceux qui ont volé l’indépendance au peuple, le rêve et l’espoir aux jeunes et les richesses du pays aux misérables n’ont jamais caché leur hostilité à l’identité et à la culture amazighe. Ben Bella l’a affirmé dans son sinistre discours de Tunis, en répétant trois fois : "nous sommes arabes, nous sommes arabes, nous sommes arabes". Depuis, le kabyle qui habitait et défendait cette terre durant des millénaires doit prouver à chaque instant son patriotisme, comme si la Kabylie qui compte le plus grand nombre de martyrs que toutes les autres wilayas ne suffisait pas. Et que le congrès de la Soummam et la déclaration du 1er novembre 1954 qui ont vu le jour dans cette région n’ont aucune valeur aux yeux du régime.
Sinon, comment expliquer la liquidation du signataire des accords d’Évian Krim Belkacem, le nommé "Le lion du djebel" que la France coloniale traquait depuis 1947 sans y arriver, mais les nouveaux maîtres de l’Algérie indépendante ont pu accomplir cette tâche en l’étranglant avec sa propre cravate dans un hôtel allemand à francfort, le 18 octobre 1970.
Le fils de la Kabylie Hocine Aït Ahmed qui a rejoint les rangs du PPA à l’âge de 16 ans, qui a préconisé la création de l’Organisation spéciale (OS) en 1947, qui a dirigé la délégation algérienne à la conférence de Bandung en avril 1955 et l’un des principaux chefs du Front de libération nationale (FLN) a été marginalisé et poussé à prendre le maquis contre l’injustice et la dictature, en 1963. Condamné à mort après son arrestation en 1964 puis gracié à la perpétuité, jusqu’à son évasion de la prison d’El Harrach le 1er mai 1966.
Est-ce que tous ces crimes ne sont que pur hasard ?
Au diable ce hasard et ce destin qui ne s’acharnent que contre tout ce qui est amazigh.
Au diable ce hasard et ce destin qui ne s’acharnent que contre tout ce qui est amazigh.
Quel péché les Amazighs ont-ils commis pour que les malheurs ne s’abattent que sur eux, hormis leur amour à la patrie, leur bravoure face à l’ennemi et leur sacrifice pour que le peuple retrouve sa dignité et sa liberté ?
L’indépendance tant attendue par l’ensemble des Algériens n’a fleureté que timidement la Kabylie, en dépit des ses meilleurs fils tombés au champ d’honneur. L’ANP n’a pas tardé à prendre la place de l’armée coloniale presque avec le même comportement pour traquer les frères d’hier qui avaient le courage de s’opposer à la dictature et à l’illégitimité, sous le commandement de Hocine Aït Ahmed et du colonel Mohand Oulhadj. Cette armée (populaire) qui n’avait réussi qu’à allonger la liste des veuves et d’orphelins, en liquidant 453 moudjahid parmi ceux qui sont restés fidèles à la déclaration du 1er novembre 1954 et cela entre 1963 et 1965.
Cette indépendance chèrement payée a-t-elle apporté quelque chose à la culture et la langue amazighe ?
Une médiocre radio (la chaîne deux) héritée de l’ère coloniale, qui n’émettait que dix heures par jour et ne couvre qu’une petite partie de la Kabylie dont les programmes sont tout le temps sous surveillance pour censurer tout artiste qui ne compose pas des louanges à la politique discriminatoire du pouvoir en place, tels que : Slimane Azem, Sadaoui Salah, Matoub Lounes, Ait Messlayene, Mohya …
La télévision, qui est devenue l’organe de propagande du régime par excellence, si par miracle diffuse une chanson kabyle qu’elle considère comme une faveur pour ces indigènes des hautes montagnes, elle est programmée très tard la nuit afin de les obliger à écouter les glorifications des chanteurs arabophones. Elle a exclu tous les artistes qui portent la voix du peuple. Slimane Azem a été inscrit sur la liste des sionistes interdits de diffusion suite à la guerre d’octobre 1967 à côté d’Enrico Macias. Dans tous les galas transmis par cette boîte noire, les participants ouvrent droit à trois chansons, excepté les Kabyles limités à une seule et unique chanson.
De quel nom peut-on qualifier ces agissements haineux, si ce n’est pas du racisme et de la discrimination ?
La grande dame Taous Amrouche a été empêchée de participer au festival de la chanson africaine organisée par l’Algérie, en 1969, en dépit de sa valeur intellectuelle et de sa voix exceptionnelle, allant du plus grave au plus aigu, à la fois ample et riche de timbre, mais ce qui ne plaisait pas aux organisateurs, c’est son engagement pour la préservation de sa culture et son attachement à ses origines.
Interdiction des cours berbères assurés par le feu Mouloud Mammeri à la faculté d’Alger, alors qu’ils n’étaient que facultatifs. D’ailleurs, ce grand écrivain connaîtra plus tard d’autres censures que nous considérons comme atteinte à l’histoire et au peuple algérien. Le film "l’opium et le bâton" a été censuré de deux noms, Amirouche et Akli. Pour le premier, c’est dans le but de gommer le nom du colonel qui a fait trembler la terre sous les pieds du colonialisme et pour le second, c’est à cause de son originalité kabyle ; puis viendra l’interdiction de sa conférence de 1980 sur laquelle nous reviendrons plus loin.
La télévision, qui est devenue l’organe de propagande du régime par excellence, si par miracle diffuse une chanson kabyle qu’elle considère comme une faveur pour ces indigènes des hautes montagnes, elle est programmée très tard la nuit afin de les obliger à écouter les glorifications des chanteurs arabophones. Elle a exclu tous les artistes qui portent la voix du peuple. Slimane Azem a été inscrit sur la liste des sionistes interdits de diffusion suite à la guerre d’octobre 1967 à côté d’Enrico Macias. Dans tous les galas transmis par cette boîte noire, les participants ouvrent droit à trois chansons, excepté les Kabyles limités à une seule et unique chanson.
De quel nom peut-on qualifier ces agissements haineux, si ce n’est pas du racisme et de la discrimination ?
La grande dame Taous Amrouche a été empêchée de participer au festival de la chanson africaine organisée par l’Algérie, en 1969, en dépit de sa valeur intellectuelle et de sa voix exceptionnelle, allant du plus grave au plus aigu, à la fois ample et riche de timbre, mais ce qui ne plaisait pas aux organisateurs, c’est son engagement pour la préservation de sa culture et son attachement à ses origines.
Interdiction des cours berbères assurés par le feu Mouloud Mammeri à la faculté d’Alger, alors qu’ils n’étaient que facultatifs. D’ailleurs, ce grand écrivain connaîtra plus tard d’autres censures que nous considérons comme atteinte à l’histoire et au peuple algérien. Le film "l’opium et le bâton" a été censuré de deux noms, Amirouche et Akli. Pour le premier, c’est dans le but de gommer le nom du colonel qui a fait trembler la terre sous les pieds du colonialisme et pour le second, c’est à cause de son originalité kabyle ; puis viendra l’interdiction de sa conférence de 1980 sur laquelle nous reviendrons plus loin.
Toute cette répression, cette négation et cette discrimination raciale ont engendré l’académie berbère (Agraw imazighen). Cet institut a été créé à Paris, le 4 juin 1966, lors d’une réunion au domicile de Taos Amrouche. Son travail a contribué à l’éclosion et à l’éveil des consciences pour la reconnaissance de l’identité et de la culture amazighe, notamment en Kabylie. Le régime qui chassait tout mouvement amazigh a poursuivi les initiateurs jusqu’à la capitale française par le biais de l’amicale des Algériens en Europe, jusqu’à sa dissolution, en 1978, suite aux pressions du gouvernement algérien sur la France qui ont abouti à l’expulsion de son président Mohand Arabe Bessaoud vers le Royaume-Uni.
Comme le pouvoir traquait sans relâche les militants amazighs à l’intérieur comme à l’extérieur, il ne restait à ces derniers que la clandestinité, afin d’échapper à la répression. Ce statuquo a duré jusqu’en mars 1980, lorsque le Wali de Tizi Ouzou a interdit une conférence sur la poésie kabyle ancienne, que devait tenir l’écrivain Mouloud Mammeri à l’université de Tizi-Ouzou. Cette provocation de trop a été la goutte qui a fait déborder le vase. Toutes les humiliations, les agressions et les interdictions que les Kabyles subissaient pendant 18 ans ont éclaté en plein jour. La rue a été le théâtre du ras-le-bol et du rejet de la discrimination raciale.
Le 20 avril 1980, les forces de sécurité ont violé l’enceinte de l’université de Tizi Ouzou, en pleine nuit pour l’évacuer avec une rare violence. L’information s’est propagée dans les villes et les villages kabyles comme un éclair et les habitants sont sortis dans la rue pour soutenir les étudiants, les militants et surtout la cause amazighe. Cette colère contre l’injustice s’est étendue vers Bougie, Bouira, Boumerdes, Sétif et Alger. Fidel à ses habitudes, le régime a arrêté les protagonistes de ce mouvement, connu plus tard par "le groupe des 24" parmi eux : Saïd Khelil, Saïd Saadi, Djamal Zenati, Arezki Ait Larbi, Arezki About, Ali Brahimi, Ferhat Mehenni et le défunt Bacha Mustapha. Au lieu de calmer les esprits en écoutant son peuple, il a préféré mettre de l’huile sur le feu en accusant toute la région de traîtres, de réactionnaires et d’agents de l’impérialisme. Cette énième insulte a coupé le cordon définitivement avec le pouvoir, même ceux qui étaient dupés, cette fois, ont pu voir son vrai visage qui ne porte que haine et mépris pour nos racines amazighes.
Comme le pouvoir traquait sans relâche les militants amazighs à l’intérieur comme à l’extérieur, il ne restait à ces derniers que la clandestinité, afin d’échapper à la répression. Ce statuquo a duré jusqu’en mars 1980, lorsque le Wali de Tizi Ouzou a interdit une conférence sur la poésie kabyle ancienne, que devait tenir l’écrivain Mouloud Mammeri à l’université de Tizi-Ouzou. Cette provocation de trop a été la goutte qui a fait déborder le vase. Toutes les humiliations, les agressions et les interdictions que les Kabyles subissaient pendant 18 ans ont éclaté en plein jour. La rue a été le théâtre du ras-le-bol et du rejet de la discrimination raciale.
Le 20 avril 1980, les forces de sécurité ont violé l’enceinte de l’université de Tizi Ouzou, en pleine nuit pour l’évacuer avec une rare violence. L’information s’est propagée dans les villes et les villages kabyles comme un éclair et les habitants sont sortis dans la rue pour soutenir les étudiants, les militants et surtout la cause amazighe. Cette colère contre l’injustice s’est étendue vers Bougie, Bouira, Boumerdes, Sétif et Alger. Fidel à ses habitudes, le régime a arrêté les protagonistes de ce mouvement, connu plus tard par "le groupe des 24" parmi eux : Saïd Khelil, Saïd Saadi, Djamal Zenati, Arezki Ait Larbi, Arezki About, Ali Brahimi, Ferhat Mehenni et le défunt Bacha Mustapha. Au lieu de calmer les esprits en écoutant son peuple, il a préféré mettre de l’huile sur le feu en accusant toute la région de traîtres, de réactionnaires et d’agents de l’impérialisme. Cette énième insulte a coupé le cordon définitivement avec le pouvoir, même ceux qui étaient dupés, cette fois, ont pu voir son vrai visage qui ne porte que haine et mépris pour nos racines amazighes.
L’atteinte à tout ce qui symbolise l’amazighité s’est généralisée. Même le chantre de la chanson kabyle Lounis Aït Menguellet a été accusé, en 1985 de détention d’un arsenal d’armes de guerre. Alors que le sage et le pacifiste Lounis ne collectionnait que quelques fusils anciens hors d’usage, mais en dépit de cette vérité, il a été jugé et condamné. L’acharnement du pouvoir n’a pas réussi à éloigner le poète des siens, comme c’était le cas de beaucoup de ses compagnons d’art, qui ont choisi l’exil pour s’exprimer. Citons Slimane Azem, qui a chanté sa patrie avec amour et amertume et qui a exposé sa vie au danger en comparant le colonialisme à une bande de criquets qu’il invite à quitter l’Algérie par sa célèbre chanson "Oh, bande de criquets, évacue ma patrie" "Afagh Ayajerad thamourtiw" et le patriote et militant de première heure Farid Ali, compositeur de "Oh, mère console-toi et ne pleure pas" "A yema sevar ourtsrou" chanson qui était sur toutes les lèvres durant la guerre de libération. Si ce n’est pas la discrimination, elle serait l’hymne national par excellence. Le même sort est réservé à : Sadaoui Salah, Ait Messelayen, le groupe Abranis, Atmani, Ameghid, Mohya ...
À la même année et pour les mêmes raisons, la Ligue algérienne de Défense des Droits de l’Homme a vu le jour par l’initiative de Saïd Saadi, Ferhat Mehenni, Ali Yahia Abdenour, Saïd Khelil, Hocine Zahouan, Arezki About, Hachemi Naît Djoudi et d’autres militants et juristes. Leur destinée est comme de coutume, c’était les geôles de Sarkadji et Lambèse pour atteinte à la sûreté de l’État.
La chronologie des événements nous démontre que la Kabylie et le pouvoir en place étaient en confrontation permanente jusqu’au soulèvement populaire du 8 octobre 1988. Juste après cette révolte algéroise, la Kabylie était contrainte de rejoindre les rangs des insurgés suite à l’agression de Matoub Lounes par la gendarmerie nationale à Ain El Hammam ex-Michelet. Le rebelle a été fusillé à bout portant par une arme de guerre, alors qu’il s’apprêtait à diffuser des tracts au sujet de ce soulèvement.
Suite à cette insurrection, il y a eu une ouverture politique occasionnelle et une nouvelle constitution a reconnu timidement la diversité politique. Les activistes berbères ont cru que c’est le moment idéal pour la reconnaissance de la dimension amazighe. Le 25 janvier 1990, le MCB a réussi à organiser la première marche autorisée à Alger. C’était un succès total, des milliers de citoyens ont marché vers l’APN où le feu Matoub Lounes et Djamal Zenati ont présenté une plate-forme de revendications au président de cette institution. Parmi ces revendications : l’intégration de la langue amazighe dans le système éducatif et sa reconnaissance en tant que langue nationale et officielle du pays avec l’arabe. Ce rassemblement populaire gigantesque n’a rien pu arracher au régime sourd, excepté deux départements de la langue amazigh aux universités de Bougie et Tizi Ouzou. La politique de l’arabisation s’est intensifiée en excluant le Berbère du champ politique, éducatif, juridique et médiatique.
Suite à la radicalisation du pouvoir, le MCB a déclenché en septembre 1994 un boycott scolaire, connu sous le nom "Grève du cartable". Les écoliers, les collégiens, les lycéens et les universitaires de Tizi Ouzou, Bougie, Sétif, Boumerdès et Bouira ont déserté les bancs de leurs classes afin de ramener les décideurs à la raison et intégrer tamazight à l’école. Au lieu que le pouvoir apaise les esprits et épargne aux étudiants une année blanche, il a préféré allumer la brèche de la division entre les deux tendances du MCB (les commissions nationales et la coordination nationale) et sortir ses jeux diaboliques pour avorter cette grève. Tantôt, il dépêche le ministre des Transports comme s’il s’agissait d’une panne de trains et tantôt, il délègue une commission des sages comme si les Kabyles avaient perdu la raison. L’événement le plus grève qui aurait pu basculer toute la Kabylie dans l’irréparable, c’était l’enlèvement du chanteur engagé Matoub Lounes.
Après sept mois de fausses négociations, les experts en art de la tromperie ont pu avorter cette grève en privant les enfants de leurs études sans satisfaire aucune des revendications. Comme poudre aux yeux, le régime a installé le HCA (Haut Commissariat à l’Amazighité) institution sans âme ni pouvoir qui n’a pu convaincre aucun militant amazigh. Sa mission est un échec total, la langue amazighe qu’elle est censée défendre et protéger est devenue une matière facultative à l’école sans nulle valeur. Depuis la disparition de son président Idir Aït Amrane, ce haut commissariat est resté sans président à ce jour, preuve de son inutilité.
Trois ans après, un autre malheur s’abat sur la Kabylie. Son fils, le nommé "rebelle" Matoub Lounès, fut assassiné le 25 juin 1998, cette atteinte au symbole de la résistance kabyle a fait sortir encore une fois le peuple dans la rue pour affronter la répression du pouvoir en place et dénoncer ce énième assassinat et exprimer sans ras-le-bol de ces dures épreuves qu’il subit en permanence.
Après toutes ces fatalités, n’est-il pas du droit de ces Autochtones de se demander :
Pour combien de temps encore ce pouvoir continuera-t-il à sacrifier nos meilleurs enfants dans le seul dessein de s’éterniser sur le trône de la prétendue république ?
Pour combien de temps encore l’amertume de ce régime restera-t-elle l’unique goût dans nos bouches ?
Pour combien de temps encore négocier notre existence, notre langue, notre culture et notre identité ?
Pour combien de temps encore resterons-nous privés de l’indépendance que nous avons payée chèrement ?
Pour combien de temps encore l’amertume de ce régime restera-t-elle l’unique goût dans nos bouches ?
Pour combien de temps encore négocier notre existence, notre langue, notre culture et notre identité ?
Pour combien de temps encore resterons-nous privés de l’indépendance que nous avons payée chèrement ?
Certes, les gouverneurs ont pu acheter la conscience de certains politiciens, d’artistes et des soi-disant militants pour applaudir leurs discours dans le but de montrer à l’opinion publique qu’il n’exclut nullement les Berbères et qu’il partage bien avec eux le pouvoir. Mais il faut être dupe ou connaître mal les Kabyles pour croire à ces mensonges qui ont conduit à l’éclatement de 2001.
Le printemps berbère est fêté le 20 avril de chaque année dans le calme et la sérénité, mais le 18 avril 2001, le pouvoir comme une hyène affamée est venue perturber la fête par le biais de sa gendarmerie. Un jeune lycéen "Guermah Massinissa" est mitraillé à l’intérieur d’une caserne à Ath Douala et il a rendu l’âme le 20 du même mois. Cet assassinat de trop a fait révolter la jeunesse kabyle. Comme attendu, au lieu que le régime apaise les esprits, le ministre de l’Intérieur Yazid Zarhouni a accusé le jeune lycéen de voyou, alors que le jeune Massinissa était un élève discipliné, éduqué et issu d’une bonne famille. Même si les déclarations mensongères étaient vraies, la gendarmerie a-t-elle le droit d’exécuter les citoyens sans jugement ? Cette assertion a mis le feu aux poudres. La Kabylie entière s’est révoltée face aux forces de répression qui ont répondu en toute férocité en assassinant 127 jeunes à l’âge de la fleur et qui n’avaient entre les mains que des banderoles.
Peut-on qualifier ces crimes d’autres que de génocide et de crime contre l’humanité ?
Peut-on qualifier ces crimes d’autres que de génocide et de crime contre l’humanité ?
Comme disait Hocine Aït Ahmed : chaque fois que le régime algérien veut étouffer un scandale, il lui constitue une commission. Effectivement, après ce massacre, la présidence de la république a créé une commission d’enquête sous la présidence du professeur Mohand Issaad.
L’enquête achevée et le rapport rédigé avec beaucoup de points d’interrogation.
Qui a ordonné de tirer sur les jeunes manifestants pacifiques ?
Qui a permis l’utilisation d’armes de guère contre le peuple ?
Pourquoi aucune sanction n’a été prise contre les auteurs des crimes ?
Pourquoi ? Comment ? Et qui ?
Toutes les questions posées restent sans réponses à ce jour et les assassins demeurent libres et gardent leurs fonctions et leurs grades au sein de la gendarmerie.
Qui a permis l’utilisation d’armes de guère contre le peuple ?
Pourquoi aucune sanction n’a été prise contre les auteurs des crimes ?
Pourquoi ? Comment ? Et qui ?
Toutes les questions posées restent sans réponses à ce jour et les assassins demeurent libres et gardent leurs fonctions et leurs grades au sein de la gendarmerie.
Le 14 juin 2001, une manifestation colossale de plus de deux millions de manifestants de tout âge et de toutes les régions de la Kabylie a pris la route vers Alger afin de remettre au président Abdelaziz Bouteflika un texte de revendication : la « plate-forme d’El Kseur » qui n’a été d’ailleurs jamais remise, car les forces de l’ordre avaient mobilisé toutes leurs troupes pour arrêter la marche. En dépit de cette alerte, une grande partie des protestataires ont pu rejoindre la capitale, mais malheureusement, ils étaient repoussés avec une violence inouïe par les services de sécurité, aidés par les voyous algérois et les repris de justice. Le rassemblement a fini dans un bain de sang et des insultes de la presse et des médias lèche-bottes du régime.
La reconnaissance de tamazight en 2002, tant que langue nationale est accordée tardivement après des dizaines d’assassinats, de répressions féroces, d’injures de tous genres et d’accusations graves. Les Kabyles l’ont reçue avec indifférence, car cette revendication qui se limitait à leur région est devenue maintenant la sollicitation des populations de toute l’Afrique du Nord.
La diversité dont jouit notre patrie est une richesse inestimable, mais le pouvoir veut à tout prix transformer cette fertilité en stérilité et en source des malheurs. Si la haine n’avait pas aveuglé le régime, tous les citoyens vivraient en toute harmonie, profitants de cette abondance culturelle et linguistique, chacun avec ses spécificités, car imposer l’unicité de pensée, de langue et de culture ne peut aboutir qu’aux catastrophes, comme c’est le cas en Libye, en Syrie et en Irak. D’autres nations nous ont précédés dans ce domaine. En acceptant leurs diversités, aujourd’hui, elles vivent dans la paix, la prospérité et le progrès. Les exemples ne manquent pas, nous avons : le Canada, la Suisse, la Pologne, même Israël, le pays sioniste anti-arabe a accepté l’arabe comme langue nationale et officielle à côté de l’hébreu. Comme le pouvoir algérien est un mauvais élève et ne veut guère prendre comme modèle les pays stables et prospères, il a préféré l’exclusion et le rejet d’une partie de son peuple. La politique de la terre brûlée et de la fuite en avant s’est intensifiée par l’arabisation, en interdisant aux Kabyles de donner à leurs enfants des prénoms Amazigh. Même l’équipe de football "Jeunesse Sportive de Kabylie ", il l’a renommé par un nom ridicule vide de tout sens "Jemaayate Sariaa el Kaoukib""جمعية سريع الكواكب", juste pour gommer le "K" de Kabylie, qui le dérange tellement. Comme, il ne supporte pas toutes les personnalités issues de cette région. Il a ignoré et méprisé des écrivains, des artistes, des poètes et des penseurs de la trempe de Mouloud Mammeri, le rédacteur du texte d’intervention de la délégation algérienne à l’ONU, en 1957 et de Moufedi Zakaria, l’auteur de l’hymne national, de Jean Amrouche, Mouloud Feraoun, Tahar Oussedik, Si Mohand Oumehand, Tassadit Yacine, Mohamed Arkoun et beaucoup d’autres, pour une seule et unique raison, leur origine berbère. Alors, qu’il a légiféré pour la protection et le respect des terroristes intégristes sanguinaires qui ont mis à feu et à sang l’Algérie durant toute une décennie et invite même leurs chefs en qualité de personnalités politiques pour donner leurs avis sur l’avenir de la patrie qu’ils ont martyrisée et mis à genoux.
Le royaume marocain est-il plus tolérant et plus intelligent ou plus malin s’il avait créé avant le pourrissement de la situation une institution pour la promotion de Tamazight, en 1994 puis son officialisation comme langue nationale, en 2011 ?
Que le pouvoir en place, sache, que l’Amazighité est un fondement essentiel et même la pierre angulaire de l’identité algérienne et que sa reconnaissance arrivera tôt au tard, car c’est une condition sine qua non pour la stabilité et la prospérité de notre nation. S’il lui reste encore un petit amour pour ce pays, qu’il ait le courage de se réconcilier avec son peuple sans aucune discrimination ni exclusion afin de lui épargner le sort des pays qui lui ont servi de modèle, notamment La Libye et la Syrie.
Ali Aït Djoudi
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