La Kabylie menacée de partout
Contribution d’Amghid Ilelli
Ni l’Algérie avec ses politiques de dékabylisation de la Kabylie, ni la France avec son soutien honteux à un régime néocolonial des plus infâmes sur terre, ne pourront altérer la détermination du peuple kabyle à se libérer de tous les jougs.
06/10/2014 - 11:20 mis a jour le 06/10/2014 - 10:21 par
La Kabylie est isolée dans son malheur. La conjoncture internationale marquée par un début de retour à la guerre froide, occulte les revendications souverainistes des peuples opprimés au profit des intérêts géopolitiques. Le soutien indéfectible de l’Elysée au président algérien est plus qu’édifiant en la matière.
L’enlèvement d’un touriste français puis son exécution ignoble sur le territoire kabyle a dévoilé les desseins macabres des régimes algériens et français alliés contre la Kabylie qui constitue le dernier rempart en Afrique du Nord contre l’islamisme alimenté par l’Algérie et instrumentalisé par la France. L’occident ne veut pas de l’avènement d’un Etat Kabyle , non arabe, ancré dans la démocratie, la laïcité et la modernité, loin du carcan idéologique arabo-islamique, car un tel précédent serait inévitablement un prélude à l’émergence de nouveaux Etats et par voie de conséquence à la disparition des frontières héritées de la colonisation, ce qui marquera inéluctablement la fin des régimes totalitaires en Afrique du Nord, soutenus par la France dans le but de garder la main-mise sur ses anciennes colonies.
L’ancienne puissance coloniale, la France, et le régime néocolonialiste algérien conjuguent leurs efforts contre leur ennemi commun : le peuple kabyle.
De par sa politique de dépersonnalisation, d’appauvrissement et de terreur, l’Algérie aidée par la France qui lui a passé le relais en 1962, ne jure que par l’anéantissement de la Kabylie dans toutes ses dimensions : langue, culture, civilisation, territoire, peuple et nation.
L’affaire d’Hervé Gourdel a été perçue par l’Algérie et la France comme une aubaine afin de se déchainer contre la Kabylie à travers une campagne médiatico-politique des plus abjectes dans l’histoire du monde. En effet, le pays kabyle, connu et reconnu pour être un bastion de la laïcité, de résistance contre l’islamisme et de toutes les luttes démocratiques, est présenté comme un « fief historique du terrorisme » et ce dans le seul but de ternir l’image du peuple kabyle.
L’Algérie officielle est mue par son idéologie arabo-islamique qui tend à pulvériser tout ce qui ne s’inscrit pas dans ce socle idéologique qui incarne l’ignorance, l’intolérance, la barbarie la violence sous toutes ses formes.
La France officielle, quant à elle, son acharnement est animé par un esprit revanchard du fait qu’elle a du mal à pardonner aux Kabyles d’être les véritables artisans de la décolonisation de l’Algérie.
Ni l’Algérie avec ses politiques de dékabylisation de la Kabylie, ni la France avec son soutien honteux à un régime néocolonial des plus infâmes sur terre, ne pourront altérer la détermination du peuple kabyle à se libérer de tous les jougs.
La sortie médiatique de Louiza n’a surpris personne. En voulant salir la Kabylie en accusant le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) qui porte sa voix, elle s’est discréditée davantage tout en faisant de la publicité au mouvement kabyle sans le vouloir. Et la presse algérienne, pour relier les accusations de la pseudo-trotskiste, a été contrainte de citer le MAK, un sigle qu’elle a longtemps boycotté.
La solidarité exprimée par les kabyles à travers les réseaux sociaux, les déclarations collectives, témoignent de la bonne santé politique du peuple kabyle qui trouve toujours les ressorts et la sagesse qu’il faut pour contrecarrer dans l’union ceux qui portent atteinte à son honneur.
L’ensemble de ces stupidités algériennes (à commencer par la dernière sortie de cette pseudo-politicienne Hanoune) renforcent le MAK qui ne cesse de progresser et d’attirer du monde vers lui, y compris parmi l’élite comme le chanteur Idir.
Un fait marquant mais qui a échappé à tout le monde : pendant que la Kabylie se sent offensée à travers les accusations portées de façon infâme contre le MAK, les partis d’obédiences kabyles, n’ont soufflé un traitre mot. A croire que tout ce qui peut porter atteinte à crédibilité du MAK les arrange. A vrai dire, il n’y a rien d’étonnant dans leur silence étant donné qu’ils se sont toujours trompés d’alliés et même de frères.
Le RCD, à travers son président qui s’est exprimé sur TSA, a surpris plus d’un. Après avoir demandé le retour de la gendarmerie, ce parti kabyle continue d’aller à contre sens de l’histoire.
Au moment où la Kabylie est sous occupation militaire qui constitue la première source d’insécurité, le RCD, sous prétexte de lutter contre le terrorisme dont les véritables chefs spirituels sont devenus ses amis, préconise l’installation de nouvelles casernes militaires dans le Djurdjura. N’est- ce pas là un clin d’œil à l’institution militaire pour la laver de tous ses crimes ?
On pourait penser qu’il s’agit d’une prise de position pour les militaires dans la lutte qui les opposeraient à Bouteflika. Ce serait supposer que les militaires n’ont rien à voir avec l’installation et de Bouteflika au pouvoir et de son maintien malgré son impotence flagrante. Peut-on imaginer que le RCD soit naïf à ce point ?
N’y a-t-il pas une volonté délibérée de la part du RCD de mettre la Kabylie sous la tutelle de l’ANP, en signe de soutien à Toufik et les autres criminels du sérail militaire ?
Les déclarations de Mohcine Bellabes - dues à une maladresse politique ou non - sont du reste en contradiction avec la position officielle du RCD, qui précise bien que les poches terroristes en Kabylie sont volontairement entretenues par le pouvoir.
Pendant que la Kabylie est menacée de partout, les deux partis « kabyles » ont contracté des alliances contre nature avec ses ennemis : le FFS a fait du pouvoir la pierre angulaire de tout changement démocratique, le RCD a découvert la démocratie chez Ali Benhadj. Le mal n’a jamais été un remède à lui-même. Ces deux formations politiques font fausse route et ce depuis toujours.
L’honneur et la dignité de la Kabylie ne sont défendus que par le MAK, qui préconise et appelle de tous ses vœux à l’union des forces vives de la Kabylie pour sauver notre patrie d’une mort certaine. C’est cette détermination à arracher la Kabylie des griffes des assassins d’Alger qui est à l’origine de toutes les campagnes haineuses dont il fait l’objet. Le MAK a pris de la hauteur en choisissant de répondre au pouvoir et ses supplétifs par des actions pacifiques sur le terrain. A cet effet, il appelle à unemarche populaire le 18 octobre à Akbou et une conférence nationale kabyle le 31 du même mois au village Ait Ouabane.
Amghid Ilelli
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