jeudi 30 juillet 2015
Lever des couleurs nationales kabyles au village historique d'Illounicene, aârch Lâellalen - Tamurt
Lever des couleurs nationales kabyles au village historique d’Illounicene, aârch Lâellalen
Saïd Tissegouine 31 juillet 2015 1 Commentaire drapeau
TIZI WEZZU ( Tamurt ) – Il est désormais admis que d’aucuns reconnaissent que l’autodétermination du peuple kabyle, sans cesse revendiquée depuis le mois de juin 2001, n’est qu’une simple question de temps.
Même chez les esprits de nature sceptique, il ne subsiste plus aucun doute quant à la satisfaction de la demande du peuple kabyle, depuis notamment le 20 avril de l’année en cours où il a été procédé au premier lever officiel de l’emblème national de la nation kabyle au cœur même de la Kabylie, c’est-à-dire à Tizi-Ouzou, ville désignée par deux symboles de nature toponymique : « capitale du Djurdjura » et « ville des Genêts ». Et depuis la commémoration de ce 35èmeanniversaire du soulèvement populaire, porteur d’un correctif à la version officielle d’Alger en matière d’histoire, les opérations du lever du drapeau kabyle, où chacune est sigillée du sceau cérémonial, se poursuivent à un rythme régulier à travers villes, villages et hameaux de tout l’espace géographique de la Kabylie.
Pour la journée d’hier, en milieu d’après-midi, le rendez-vous pour l’exécution de ce geste marquant et indiquant au monde l’existence réelle et effective du peuple a été pris au village historique d’Illounicène, aârch Lâellalen, commune d’Aït-Yahia-Moussa et daïra de Draâ El Mizan.
Notons-le tout de suite : jamais solennité n’a connu un degré aussi élevé que celui enregistré dans ce village lors du lever des couleurs nationales kabyles. Bon sang ne saurait mentir, dit le vieux proverbe. Les habitants du aârch Lâellalen a bel et bien prouvé la justesse de ce proverbe. Durant la guerre d’indépendance du pays, cette région a eu à son actif les plus hauts faits d’armes. La bataille du 6 janvier 1959 qui a eu lieu dans les maquis d’Aït-Yahia-Moussa en est la parfaite illustration. Maintenant où il est question d’engager la Kabylie sur une nouvelle trajectoire historique, les habitants de ce pays de cocagne se sont encore mobilisés.
En effet, hommes, femmes et enfants ont été, hier , mobilisés, sur la vaillante et parfaite initiative du cadre du Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), Ahmed Amriou, pour marquer de leur empreinte un nouveau pas de la Kabylie vers la retrouvaille de son autodétermination, laquelle lui a été confisquée en 1857 par l’envahisseur français.
De son côté, le président du MAK, Bouaziz Aït-Chebib, s’est rendu à ce village militant d’Illounicène à la tête d’une délégation composée de Kamel Chetti, Mouloud Hamrani et Slimane Kadi. Et fidèlement à la coutume qui nous a été léguée par nos ancêtres, les habitants d’Illounicène accueillirent chaleureusement leurs invités. Ils les gâtèrent même de gâteaux et café. L’ambiance ayant précédé le lever du drapeau mérite aussi d’être signalée, car elle a bien rappelé l’atmosphère de nos villages d’autrefois où l’échange d’amabilités entre personnes constituait le socleprincipal de la communication.
Quand vint enfin le moment tant attendu, Ahmed Amriou prit la parole le premier pour souligner à l’endroit de l’assistance, nombreuse et attentionnée, la valeur et la portée politique du lever du drapeau kabyle. L’orateur, dans son discours professoral, fut interrompu à plusieurs reprises par les youyous stridents des nombreuses femmes présentes sur ces lieux.
Bouaziz Aït-Chebib soulignera pour sa part que la demande kabyle ne relève nullement de l’utopie. Il mettra également la spécificité kabyle portant sur l’annaya (protection) d’où son rappel à partir d’Illounicène du soutien « indéfectible du MAK à l’endroit du peuple Mozabite, victime d’une agression et d’une iniquité ». Le Président du MAK dira encore que le peuple kabyle connaît parfaitement le sentiment que ressent la victime d’une agression puisque « nous même, avons été victimes d’une agression ». « Un peuple qui reste insensible à la douleur d’un autre peuple, poursuit le premier responsable du MAK, ne mérite ni respect ni protection et soutien des autres si quelque agression est dirigée contre lui un jour ». Et à l’instar du discours d’Ahmed Amriou, celui de Bouaziz Aït-Chebib fut également interrompu à plusieurs reprises par des youyous.
S’agissant du lever du drapeau, il fut, sous écoute de l’hymne national kabyle, levé par un garçonnet et une fillette, Yougourtha et Sihem en l’occurrence.
Ensuite vint l’imine (serment). Et c’est encore une fillette, prénommée Lahna, qui fit lecture – lecture extraordinairement parfaite en dépit de son jeune âge – du serment laquelle fut suivi en chœur par l’assistance. A la fin du serment de loyauté et de fidélité au drapeau, les femmes, suivies par plusieurs fillettes, se lancèrent dans une nouvelle série de youyous stridents.
Notons enfin que les nombreux passagers, à pied et en voiture, ont grandement salué cet événement. Pour un événement grandiose, c’en fut vraiment un.
De Tizi-Ouzou, Saïd Tissegouine
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