dimanche 12 février 2012

Neige : la Kabylie livrée à elle-même ! - TAMAZGHA le site berbériste

Neige : la Kabylie livrée à elle-même ! - TAMAZGHA le site berbériste

Neige : la Kabylie livrée à elle-même !

Si dans des situations aussi difficiles et imprévisibles que celle que vit actuellement la Kabylie, l’État n’est pas présent, autant se dire qu’il n’y a pas d’État et se donner les moyens de s’en doter.
A moins que l’on soit sadiques ou complices d’un État qui s’emploie depuis un demi siècle à détruire notre pays et tout ce qui fait notre particularité, pour ne pas se rendre compte que la Kabylie n’est qu’une colonie d’un État étranger !? Faudrait-il encore rappeler aux amnésiques que l’armée de cet État est venue en Kabylie en 1963 pour violer, assassiner, humilier et torturer. Une vérité que beaucoup de jeunes Kabyles ignorent, malheureusement.
Voilà maintenant deux semaines que la neige a isolé la Kabylie du reste du monde sans que l’Etat central ne réagisse.

Entièrement dépendant du gaz, de l’électricité et des produits venant du commerce, les populations kabyles se sont retrouvées très vite en rupture de tout y compris des produits alimentaires de base (lait, semoule, etc.). Encore heureux que le réseau de communication (Internet et téléphonie mobile notamment) fonctionne par intermittence, ce qui a permis un minimum de communication.

En l’absence totale de l’Etat et de ses institutions, les citoyens kabyles sortent, lorsqu’ils le peuvent, à la recherche de bonbonnes de gaz ou de bidons de mazout pour se chauffer. La neige a atteint par endroits deux mètres, comme à Iferhounène, At Ziki, At Illiltène, Iboudrarène ou encore Michelet (et que dire des villages comme Tirourda !). A Tizi Oumalou (At Bou Youcef), un jeune a été emporté par une avalanche.

Les appels de détresse incessants des villageois n’ont pas été entendus, et ce malgré que plusieurs familles ont vu leurs denrées alimentaires épuisées ; les commerces ont vu leurs étalages rapidement vidés. Dans les villes comme Azazga, Tizi-Ouzou ou Mirabeau, les prix de ces denrées ont triplé, voire quadruplé, jusqu’à devenir inaccessibles à certaines bourses. Ajouté à cela le problème d’eau potable : vu les basses températures, celle-ci est gelée dans les conduites et n’arrive pas dans les robinets. Ainsi, les citoyens vont chercher l’eau potable dans les anciennes fontaines où il se rendent à pied. Puis pour les besoins de ménage, les femmes fondent de la neige.

Au sixième jour des intempéries, les régions de Michelet, Iferhounène, Bouzguene, Larbaa n’at Yiraten ou Iakourène et leurs localités sont complètement coupées du monde. Selon certains témoignages, la situation n’a fait que s’empirer. Ce qui a engendré une panique générale, jamais vue.

Face à l’acharnement de la nature et l’indifférence de l’Etat algérien, les villageois se sont mobilisés et la solidarité ancestrale s’est mise en place pour sortir les villes et villages de l’isolement et permettre leur approvisionnement en gaz, fioul et autres produits alimentaires. Des cellules de crise autour des comités de villages et d’associations se sont créées pour venir en aide notamment aux personnes les plus vulnérables.

Les habitants sont ainsi livrés à eux-mêmes alors que des casernes militaires et des brigades de gendarmerie sont à proximité. Que l’on ne vienne plus nous dire que les militaires et les gendarmes sont là pour l’intérêt et la sécurité des citoyens ; en réalité ils ne sont là que pour les surveiller, les terroriser et les réprimer au besoin. D’ailleurs, ces casernes et brigades ne sont-elles pas aussi des lieux de ralliement pour les terroristes d’Aqmi qui se baladent en toute liberté en Kabylie !

Le comble de l’absurde : au moment où la Kabylie se débat dans la neige les autorités algériennes s’amusaient à envoyer aux Kabyles abonnés à la téléphonie mobile des SMS les invitant à se rapprocher des bureaux de vote afin de s’inscrire sur les listes électorales.

Cette situation inédite devra permettre aux Kabyles de revoir radicalement leur relation avec l’État algérien. Y a-t-il encore une raison valable qui justifierait ce "mariage forcé" entre la Kabylie et l’État algérien ? Bien au contraire, tout plaide pour un divorce, et le mieux c’est qu’il se fasse à l’amiable.

Il est temps de tirer les conclusions d’un demi-siècle de cohabitation où la Kabylie a eu à subir les pires humiliations et les pires répressions de la part d’un État voyou porteur d’une idéologie dévastatrice des cultures et des libertés.

Il serait donc temps que la Kabylie renoue avec sa tradition de lutte pour reconquérir sa dignité et se débarrasser enfin de ces ennemis barbares moyenâgeux et anti-amazighs.


VIVE LA KABYLIE LIBRE !

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