mardi 23 juillet 2013

Le président du MAK rencontre des cadres de son mouvement à El Kseur. La Rédaction

Le président du MAK a conclu ce chapitre en lançant un avertissement au régime : « Les tenants du pouvoir doivent savoir une bonne fois pour toute qu’ils ne peuvent pas tromper le peuple kabyle et qu’aucune escroquerie politique ne peut le duper. Leur entreprise de disloquer la société kabyle est vouée à l’échec devant la vigilance et l’intelligence des hommes et des femmes libres de la Kabylie ».
23/07/2013 - 14:24 mis a jour le 23/07/2013 - 15:10 par La Rédaction
En vue de la préparation du prochain conseil national, le président du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK) M. Bouaziz Ait Chebib a tenu une réunion de travail avec les cadres de sa formation politique de Bgayet. En effet, c’est à El Kseur que la rencontre a eu lieu hier aux environs de 11h.
L’essentiel du débat a porté sur le prochain conseil national. Les présents à cette réunion n’ont pas manqué de débattre différentes questions d’actualité dont celle relative à la salafisation de la Kabylie par les relais du pouvoir arabo-islamique d’Alger.
Il est à souligner que le président du MAK va rencontrer , dans les jours à venir et dans la même optique, les cadres de son mouvement à Tubiret et à Tizi-Ouzou.
Le président du MAK a saisi l’occasion pour s’exprimer sur l’actualité
Abordant la visite de Sellal à Tizi Ouzou, et ses promesses électorales, le président du MAK déclare : « Sellal, cumulant les trois fonctions de premier ministre, président par intérim et candidat à la présidentielle de 2014, s’est rendu dans la capitale du Djurdjura. Dans un climat de pré-campagne électorale, il a promis monts et merveilles à la Kabylie. Les pouvoirs successifs nous ont habitué à agir à contre sens de ce qu’ils déclarent. Ils essayent d’acheter la paix civile en vendant du vent sous forme de promesses et de rêves auxquels plus personne ne croit. Ils tentent de faire passer leurs frénésies mensongères pour des réalités croyant ainsi continuer à duper le peuple kabyle à l’aide de quelques mots trempés dans l’hypocrisie la plus acerbe du régime".
Avant de poursuivre : « Sans surprise, la visite officielle est passée inaperçue, dans une indifférence totale. Un non événement, les déplacements officiels n’ont jamais autre chose que des parades médiatiques. Le choix du mois de ramadhan, un mois accentuant l’inertie générale, ne peut s’expliquer que par la volonté des décideurs d’occulter le désintérêt de la population à l’égard de tout ce qui est officiel. Tout est mis en place pour écourter la visite du premier ministre : explosion, la veille, d’une bombe à quelques kilomètres de la ville de Tizi- Ouzou, retour du président artificiel le même jour. Deux facteurs suffisants pour justifier la rétractation de Sellal et le raccourcissement drastique de sa visite « historique ». .
Pour le président du MAK, . Cette visite a été marquée par une indifférence totale qui a même étonné les journalistes qui ont accompagné Sellal car et selon leurs dires, en dehors de la Kabylie, ils sont habitués à voir des bains de foule et des slogans de soutien au régime et à Bouteflika. Mais le temps des sorties obligatoires de l’école ou du travail sur les trottoirs de la ville pour accueillir le sauveur est définitivement révolu en Kabylie.
Revenant sur le plan de développement promis par Sellal, Bouaziz Ait Chebib, dira : "Comme par miracle, à chaque visite officielle, un plan économique spécial pour la Kabylie refait surface. Pendant que monts et merveilles sont promis à la Kabylie, concrètement, tous les moyens sont déployés pour appauvrir davantage le pays kabyle, ruiner son économie, y compris traditionnelle, et accentuer sa dépersonnalisation à travers l’interdiction des prénoms amazighs qui persiste après 51 ans d’indépendance, des campagnes de salafisation dignes d’ l’Arabie saoudite, la poursuite de la politique des kidnappings, la prolifération des fléaux sociaux, la destruction de l’environnement, le chantage économique et sécuritaire, et le racket fiscal…." ….
En réponse à Sellal concernant la langue Amazigh, le président du MAK, déclare :
« En déclarant que lui et son régime n’ont pas de problèmes avec Tamazight après 51 ans de déni et de négation, Sellal avoue que le seul souci du pouvoir est de contrecarrer le MAK et le combat libérateur qu’il porte dans une conjoncture politique où l’officialisation de la langue amazighe est devenue une revendication insignifiante et dépassée en Kabylie. Les « revanchards » dont parle Sellal sont les militants du MAK qui refusent de jouer le jeu de la prétendue avancée démocratique qui a fait de tamazight langue nationale, pour être interdite dans les espaces officiels, comme l’APN, où les députés de la Kabylie sont tenus de s’exprimer en langue officielle. D’ailleurs, tous ont appris à s’exprimer dans un arabe châtié, frôlant, pour certain, le ridicule et provoquant des situations hilarante si ce n’était les 51 années de lutte et de sacrifices consentis par le peuple kabyle pour en arriver là…"
Sur un autre sujet relatif à l’arabophonie qui gagne du terrain dans les grandes villes de Kabylie. Bouaziz Ait Chebib explique que « la politique d’arabisation par l’implantation des populations arabophones dans nos centres urbains semble porter ses fruits. Il s’en trouve même quelques kabyles souffrant du complexe du colonisé, qui encouragent ce phénomène en tournant le dos à leur langue maternelle au nom d’un faux progrès encouragé et entretenu par le pouvoir afin de minorer les Kabyles chez eux. Bien qu’ils soient une minorité insignifiante, ils pourraient nuire à l’harmonie de la société kabyle du fait de s’identifier à une autre culture qui n’est pas la leur ».
Il a conclu ce chapitre en lançant un avertissement au régime : « Les tenants du pouvoir doivent savoir une bonne fois pour toute qu’ils ne peuvent pas tromper le peuple kabyle et qu’aucune escroquerie politique ne peut le duper. Leur entreprise de disloquer la société kabyle est vouée à l’échec devant la vigilance et l’intelligence des hommes et des femmes libres de la Kabylie ».
La politique inquisitrice du régime algérien en Kabylie a été au centre de l’intervention du président du MAK. L’école, les médias, le redéploiement des prédicateurs moyenâgeux qui prêchent la haine et le reniement des valeurs ancestrales de la Kabylie, l’occupation militaire du territoire … tout est mis en place pour dépersonnaliser le peuple kabyle. Et d’ajouter qu’« en sus de l’instrumentalisation de la religion à des fins de déculturation et d’arabisation, le régime algérien, pour assurer sa pérennité à la tête la manne pétrolière, a livré la société kabyle au dictât de la nébuleuse islamiste, y compris sa branche terroriste qui depuis la loi sur « la réconciliation nationale » n’existe plus qu’en Kabylie ».
Pour le président du MAK, l’Algérie est désormais une république islamique. « Au lieu de mobiliser les services de sécurité contre le banditisme, le terrorisme et les kidnappings, le pouvoir a fait de la police algérienne une police islamique et inquisitrice qui harcèle la société kabyle notamment durant le mois de Ramadhan en chassant les non jeûneurs ».
Le président du MAK n’a pas omis de saluer la résistance du peule kabyle contre un Etat inquisiteur. « Le peuple kabyle est intraitable sur ses valeurs ancestrales. Il refuse d’abdiquer devant un Etat inquisiteur qui sous-traite les salafistes dans son entreprise de dékabylisation de la Kabylie. Devant les violations récurrentes des libertés individuelles et collectives par un Etat inquisiteur, les citoyens kabyles s’organisent contre la « kaboulisation » de leur pays. L’exemple nous a été donné par les habitants d’Akbou et des q At wagnun ».
Bouaziz Ait Chebib a rappelé l’attachement de la Kabylie à sa laïcité qui est une valeur non négociable. « Depuis la nuit des temps, notre organisation socio-politique repose sur le principe de la laïcité qui garantit la neutralité religieuse et la liberté de conscience sur la base du principe de : Jmaâ Liman. La Kabylie de demain sera laïque ou ne sera pas. Elle ne fera pas dans la préférence religieuse. Elle s’inscrira dans l’universalisme en promouvant ce qui est commun à tous ses citoyens : La laïcité qui incarne la sécurité, la fraternité et la tolérance conformément aux valeurs séculaires du peuple kabyle ».
Avant de conclure, le président du MAK est revenu sur « l’appel pour la liberté de conscience » dont il est l’un des signataires. « Cet appel est une initiative citoyenne qui tend à préserver la cohésion de la société dans le respect de la liberté de conscience. Elle n’est nullement dirigée contre ou en faveur d’une religion. Elle réaffirme la neutralité religieuse de la Kabylie et son attachement viscéral à la liberté de culte. C’est une initiative qui va consolider la fraternité kabyle dans le respect de la diversité confessionnelle. D’ailleurs, il y a plusieurs musulmans pratiquants qui se sont joints à cet appel qui est destiné à tous les citoyens soucieux de vivre dans une Kabylie de liberté, de fraternité et de tolérance ».
Il a conclu sa communication avec une note d’optimisme. « Notre combat est juste. Il marquera l’avènement d’un Etat kabyle laïque, démocratique et social qui incarnera le triomphe de la démocratie sur la théocratie, du modernisme sur l’obscurantisme, de l’humanisme sur le fascisme islamo-baâthiste, le patriotisme sur la traîtrise des kabyles de service ».

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