vendredi 5 décembre 2014

Dépêches de SIWEL - Agence kabyle d'information : « Il ne s'appelle pas Ahmad, mais Kévin. Et Kévin, c'est mon frère. »

05/12/2014 - 15:24 par SIWEL - Agence kabyle d'information

DJIHADISTAN (SIWEL) — De Toulouse à Kobanê, voici l’histoire d’un jeune français qui se converti à l’islam en 2009 et qui devient « ami et frère de Mohamed Merah ». Depuis qu’il a été blessé par un sniper kurde au cours d’une bataille à Kobanê, Kévin, alias Ahmed Abou Maryam El Firansi se connecte régulièrement sur Facebook où il donne de ses nouvelles à sa famille française. Un article de Francetv.info revisité par Siwel.
 « Il ne s'appelle pas Ahmad, mais Kévin. Et Kévin, c'est mon frère. »

Julien, le frère de Kévin est à Toulouse, dans le salon de son appartement lorsqu’il reconnaît son frère, « Ahmad Abou Maryam Al-Faranci », dans une vidéo diffusée par l’organisation terroriste de l’Etat islamique (EI). Dans la vidéo, Kévin et deux autres djihadistes français brûlent leurs passeports et appellent les musulmans de France à les rejoindre en Syrie. 
Kévin, alias Ahmad Abou Maryam Al-Faranci, avait lui-même rejoint les rangs du djihad islamique en mai 2013. A l’âge de 24 ans il devient un combattant de l’Etat islamique et part en Syrie où son rôle consiste, soit à patrouiller dans les quartiers sous contrôle de l’EI pour y faire régner la loi islamique, soit à combattre les unités de combat kurdes à Kobanê ou les soldats syriens à Kassab. A partir de la Syrie, Kévin, alias Ahmed Abou El Firansi, envoie régulièrement des photos et des vidéos à son frère « Il m’a envoyé plusieurs photos. J’ai même reçu une vidéo où il décapite un homme. Il est fier » se désole Julien.
 « Il ne s'appelle pas Ahmad, mais Kévin. Et Kévin, c'est mon frère. »
Mais comment Kévin a-t-il pu en arriver à rejoindre l’organisation de l’Etat islamique ? Pour ses proches, Kévin a voulu « fuir son passé de délinquant ». Son frère Julien évoque alors les problèmes de drogue et de cambriolages » de son frère. Il évoque surtout une « dernière connerie », qui aurait failli coûter la vie à Kévin en mai 2013, juste avant de rejoindre l’EI en Syrie. Kévin est alors à la recherche d’argent liquide. C’est là qu’il décide de cambrioler l’appartement d’un « gros dealer toulousain » qui finit par savoir qui était le cambrioleur. 

Pour se venger, le « gros dealer toulousain » séquestre et tabasse Kévin dans une cave avant de le laisser pour mort. Mais ce dernier n’étant finalement pas mort, et malgré ses blessures, part pour le Djihad Islamique…le lendemain. On se demande comment quelqu’un qui est laissé pour mort peut se rendre, comme si de rien n’était en Turquie dont on sait par ailleurs que c’est la voie de passage privilégiée pour les adeptes du Djihad en Syrie. Kévin, alias Ahmed Abou El Firansi, ne lie cependant pas son départ à cette affaire de cambriolage. Il assure que son voyage « était organisé bien avant tout ça ». Le djihadiste français a, en effet, été contacté par France TV.info comme si c’était un simple « dissident politique » et non un terroriste notoire appartenant à la secte criminelle de l’Etat Islamique. 
En France et en Europe, cette organisation recrute parmi les jeunes délinquants en manque d’idéal et de repères. C’est précisément le cas du jeune Kévin qui a eu une enfance difficile. Cadet d’une fratrie de trois garçons, ses parents se séparent quand il a 2 ans. Il vit d’abord chez sa mère puis chez son père qui s’était, entre-temps remarié et attendait un nouvel enfant. La mère est incapable d’élever seule les trois garçons qui sont alors confié à l’Aide sociale à l’enfance. Ces derniers sont séparés et naviguent de foyers en familles d’accueil jusqu’à leur majorité. Adolescent, Kévin ne voit ses parents que pendant les week-ends et passe les vacances scolaires chez son père ou sa mère dans des quartiers populaires de Toulouse. C’est dans ces dédales de rues désertes et de barres d’immeubles que Kévin s’adonne à la délinquance et à la fumette, fumant jusqu’à 20 joints par jour, selon ses anciens camarades.
En 2009, Kévin se convertit à l’islam et change de prénom. Il devient Ahmad « Celui qui loue Dieu » et se décrit comme un autodidacte de sa religion. « Un grand de la cité », lui a offert un petit livre sur l’islam, destiné aux enfants, précise-t-il. Le reste, il l’a appris « seul », sur internet. Il ne parle plus que de religion et peu à peu, il se radicalise. A Toulouse, comme beaucoup de jeunes français convertis, Kévin fréquente la mosquée de Basso-Cambo où tous les prêches sont en français. C’est dans cette mosquée qu’en 2010, Kévin prie aux côtés de Mohamed Merah : « Mohamed, c’est un ami et un frère » affirme aujourd’hui le converti devenu djihadiste qui précise qu’il n’était pas loin de lui quand il avait mené ses attaques « J’aurais aimé être avec lui pour doubler ou tripler le nombre de victimes »
Le père de Kévin, devenu depuis « Ahmad Abou Maryam Al-Faranci », affirme qu’il n’a « rien vu venir ». Il savait qu’il s’était converti à l’islam et qu’il était parti au Maroc « chercher une fille bien ». Kévin s’est effectivement marié au Maroc où il devient père d’une petite fille, âgée de 3 ans aujourd’hui. Une petite fille qu’il a plus revue depuis qu’il est parti en Syrie. Arrivé en Syrie, Kévin alias Ahmed Abou El Firansi épouse deux autres femmes et à un second enfant avec l’une d’elle.
C’est par Facebook que le Djihadiste a repris contact avec sa famille. Blessé par un sniper Kurde au cours d’une bataille à Kobanê, il est en convalescence et dispose de tout son temps pour se connecter avec sa famille en France 

NB : Les prénoms des membres de la famille de Kévin ont été changés afin de préserver leur anonymat.
Source Francetv.info
SIWEL 051524 DEC 14

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