mardi 20 janvier 2015

La dépouille d’Hervé Gourdel retrouvée à Aït-Ouabane (Akbil) :

Une découverte qui suscite des interrogations

Contribution de Said Tissegouine
Le corps d’Hervé Gourdel a été retrouvé, il y a cinq jours dans la matinée, quelque part dans une zone se trouvant entre les communes d’Akbil et Aïn El Hammam par les éléments de l’ANP. Selon des sources officielles, la découverte du corps, probablement en état de décomposition, ou même à l’état squelettique, a été rendue possible grâce aux indications fournies dans ce sens par un terroriste qui s’est rendu la veille aux forces de sécurité, plus exactement l’ANP.
20/01/2015 - 14:03 mis a jour le 20/01/2015 - 14:02 par Saïd Tissegouine
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Je peux croire une fois à une coïncidence, et, même, à la grande rigueur deux fois ; mais, si l’événement se répète trois fois, il y a délibérément la volonté de l’homme, dixit Youri Andropov Vladimirovitch, ex-patron de l’ex-KGB et ex-futur Président de l’ex-union soviétique. Ce dixit sied parfaitement au cas regrettable dont est victime, encore une fois, la Kabylie et son peuple. Et d’une façon générale, les événements regrettables survenus en France à partir du 7 janvier de l’année en cours, lesquels se sont propagés jusqu’en territoire belge.
Pour un néophyte de la politique, de la géostratégie et de la géopolitique notamment, il ne peut exister aucune corrélation entre les agressions dirigées contre la Kabylie et les faits terroristes et contre-terroristes qui secouent la France à l’heure qu’il est. Pourtant, en examinant les faits de plus près et les vecteurs temporels les unissant, on est tenté de croire qu’il y a une intelligence – une intelligence qui dépasse de très loin celle de ceux qui vocifèrent sans arrêt que l’islam et le monde musulman sont victimes d’une collusion menée contre eux par les tenants du choc des civilisations - qui les a longuement réfléchis et élaborés depuis belle lurette.
Il n’est pas moins vrai qu’il faudrait un mathématicien de génie pour recadrer avec exactitude l’ensemble des faits avec les donnes temporelles y afférentes pour établir la chaîne complète, et, du coup dénouer le puzzle. N’étant pas cavalier de la mathématique, nous tenterons, dans l’espoir d’éviter la brouille et, par conséquent, de rendre ce présent article un tant soit compréhensible, de séparer les faits tel que le permet la réalité géographique.
Commençons donc par ce qui a trait à la Kabylie. Trois jours seulement après les retentissantes marches de Yennayer à Tizi-Ouzou et Béjaia où la voix kabyle a porté aux quatre coins du globe, voilà qu’on décide de « retrouver » le corps du Français, Hervé Gourdel. Une retrouvaille qui arrive au moment où la France a décidé de déclarer la guerre au « monde terroriste ». Le cri de guerre de la France nous rappelle, poussé après l’acte « terroriste » qui a ciblé Charlie Hebdo le 7 de ce mois, nous rappelle étrangement celui fait par les Américains juste après « l’attentat » du 11 septembre 2001. 
Pour l’exigence de l’histoire, nous rappelons que dès les premiers instants ayant suivi l’enlèvement du malheureux Hervé Gourdel, le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK), après une sérieuse étude des circonstances de l’enlèvement et du lieu de l’enlèvement, a ouvertement accusé les services secrets français (la DGSE) d’avoir, avec la complicité de certains de leurs serviteurs et liges algériens, été les investigateurs de cet enlèvement. 
Après l’annonce de son assassinat, le MAK, toujours après analyse profonde des circonstances de l’assassinat, a encore désigné les services secrets français d’être les véritables assassins du ressortissant français. La France, gênée par les accusations qui sont portées contre ses services secrets (DGSE) par le MAK dans cette affaire, et, au même temps, désireuse de maintenir sa thèse de « Kabylie, pays terroriste », a décidé de servir son petit plat à ses bonnes gens.
Nos lecteurs et lectrices doivent savoir une chose : les crédules de France sont beaucoup plus crédules que ceux de chez-nous. Pourquoi ? Les crédules de France ne font pas de politique et résument leur petite existence au possessif. « Ma maison, ma voiture, mon médecin, mon épicier, mon avocat, ma banque, mon épouse, ma maîtresse… Il va sans dire que tous les habitants de France ne sont pas crédules. Il est même vrai que les intellectuels vivants dans ce pays sont nombreux. Toutefois, le grand Appareil de commande leur a toujours fermé les voies et moyens d’expression. Ainsi, les crédules de France sont si crédules que leurs décideurs leur font avaler à longueur de leur existence des couleuvres.
Ouvrons la parenthèse à présent : pour avoir demandé son autodétermination aux fins de jouir pleinement de la propriété des richesses de son pays, le peuple AZAWAD a subi une agression militaire de la France. Officiellement, c’est le régime de Bamako qui a appelé les Français pour le secourir. Ainsi, un mouvement autonomiste est devenu d’un seul coup aux yeux du monde, mais, surtout, pour la consommation des crédules de France, une organisation terroriste.
La plupart des médias français, de vrais outils de propagande des décideurs de France, mettent l’accent, dans le but de chauffer les esprits, sur les cas où un ou deux militaires français sont tués ou blessés. Mais bouche cousue sur les massacres à grandes échelles commis sur des populations civiles par ces beaux militaires jouant au Zorro. Combien donc de civils azawadiens et maliens ont péri dans les bombardements de l’aviation française ou lors des tirs avec un armement automatique ultra-sophistiqué depuis l’invasion de leur pays par l’armée française ? Plus encore ! A combien peut-on estimer la quantité des richesses, entre uranium et or, volée par les Français aux azawadiens et maliens depuis seulement l’invasion de leur pays ? Toutes ces réalités échappent naturellement aux crédules de France.
Jusqu’à preuve du contraire, il n’y a que le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie (MAK) et le Congrès Mondial Amazigh (CMA) qui ont dénoncé l’agression du peuple AZAWAD par l’impérialiste français. Le « virus » kabyle a toujours gêné les Français. Au dix-neuvième siècle déjà, les Français ont scellé le sort des Kabyles. Un peuple à faire disparaître.
Après avoir échoué dans ses incessantes et multiples tentatives de nous faire diluer dans le malade monde arabo-musulman, Paris tente la nouvelle recette qui est, du reste, à la mode : considérer la Kabylie comme un pays terroriste, et du coup, donner carte blanche au régime d’Alger pour l’étouffer à jamais. Toutes ces réalités échappent naturellement aux crédules de France. Mais peut-on réellement leur en vouloir ? Assurément non ; car dans un pays comme la France, son monde se divise en deux. Il y a celui des intelligents lequel est largement minoritaire d’ailleurs et celui de la plèbe.
Lorgnons cette fois-ci justement du côté de cette intelligence française. Après avoir constaté que sa rivale américaine, par des mensonges, même grossiers, a réussi à s’accaparer des richesses d’autrui, elle a décidé de lui emboîter le pas. La recette, à quelques variantes près, est toujours la même : combattre le mal qui vient à l’encontre de la démocratie et des droits de l’Homme. C’est bien ce prétexte qu’Américains et Français ont mis en avant pour combattre le régime dictatorial de Damas, dont la finalité est de créer des tensions dans le territoire russe. Moscou, une fois dans le bourbier de l’islamo-terroriste, elle ne pourrait contrôler ses ressources gazières, surtout pas s’imposer sur le marché gazier et pétrolier international. Voyant que les Russes prêts à actionner ses armes contre toute puissance la menaçant, tontons Américains et Français ont fait aussitôt dans l’improvisation. Pourquoi ne pas se retourner contre le terrorisme qu’eux-mêmes ont créé pour la circonstance syrienne ? Et d’autant plus que les Américains ont une forte expérience dans ce domaine. El Quaïda et son chef, Ben Laden, sont bel et bien les produits de la CIA. L’objectif primaire était de mettre à mal les Russes qui soutenaient le régime communiste de Kaboul. Les boys d’outre-Atlantique ont réussi. Les malheureux soldats russes se sont retrouvés en cette fin de décennie I980 devant une terrible alternative : décimer à 90% la population afghane ou abandonner le régime de Kaboul à son sort. La mort dans l’âme, Moscou opta pour cette deuxième solution, car c’était effectivement la moins douloureuse. La suite des événements est connue. L’encouragement de Baghdad à agresser le Koweït pour le casser ensuite au nom du droit des peuples à jouir de leur liberté. 
Dans le cadre du plan de la reconstruction du Koweït, les Français, pourtant mobilisés dans la contre-offensive contre l’Irak, n’ont rien obtenu excepté des miettes. Tous les marchés ont été raflés par les Américains.
Or l’une des grandes qualités des Français est de ne jamais tendre l’autre joue pour recevoir la gifle. C’est pourquoi, dans cette nouvelle course aux richesses irakiennes, et ce sous prétexte de la lutte contre le « DAECH », la descendance de Vercingétorix a bien négocié son affaire. Le premier : imposer les entreprises pétrolières françaises en Irak, le deuxième : faire le marketing des appareils de combat français, notamment, les redoutables Rafales et le troisième enfin, reconnaître à la France son statut de réel gendarme du monde. Le statut de gendarme du monde ouvre fort bien des perspectives. La première est naturellement de nature prestigieuse ; ce qui n’est pas peu pour un Etat qui a plusieurs siècles d’existence et acteur majeur dans les différents événements qu’a connus le monde. Le second : le droit de s’immiscer dans les affaires internes d’un pays soupçonné de « violer » les droits de l’Homme. Dans ce dernier cas de figure, si un pays quelconque, faible militairement, venait à découvrir des richesses naturelles dans son sous-sol, « nos cousins, voisins et copains » les Français pourraient l’accuser de violer les droits de l’Homme s’il ne montrait pas des dispositions à partager ces richesses en question.
Le cas du DAECH est vraiment édifiant. Si c’est vraiment la lutte contre les tenants et partisans du califat qui motive les Français, pourquoi Paris refuse toujours d’envoyer des troupes au sol en dépit de tous les avis unanimes indiquant que les frappes aériennes à elles seules ne peuvent venir à bout des combattants terroristes ? Bien sûr que ce n’est pas par méconnaissance de cette réalité que le politique français maintient le seul cap du largage de bombes. Car en définitive, ce qui intéresse Paris n’est autre que de fournir la preuve matérielle de l’efficacité de ses appareils Rafales à ses clients. Et il semble que les contrats de livraison obtenus par Paris sont loin des d’être des moindres. 
Notons également une chose : le téléspectateur ne peut pas avoir une idée précise sur la capacité de destruction de Rafale, car les quelques images données par le tube cathodique ne sont autres que des « étincelles » insignifiantes. Les vraies images de destruction ne sont montrées que pour les éventuels acheteurs. Il va sans dire aussi que ces négociations de vente-achat se passent entre les services secrets des pays concernés. Un autre cas édifiant sur les réelles motivations de la France ? La Libye. Après avoir liquidé physiquement Mouaâmar El Kadaffi, Paris a laissé le pays dans une situation chaotique. Des groupes armés se tirent dessus en tous lieux et à tout moment. Chaque groupe armé « crie » au monde que c’est lui désormais le représentant légitime du peuple libyen. Est-ce donc les moyens militaires et politiques qui manquent aux Français pour rétablir l’ordre en Libye ? Si cela venait à les intéresser, ils pourraient le faire en un laps de temps d’une semaine. Non, l’ordre et la sécurité en Libye n’intéressent pas les Français. En tout cas pour le moment. En effet, pendant que les yeux et les oreilles du monde des cons et des crétins sont braqués sur ces petits groupes qui se donnent la mort au quotidien, la firme pétrolière française pompe à souhait du pétrole libyen. A combien peut-on estimer la quantité de pétrole volée par la France à la Libye après l’assassinat de Mouaâmar El Kadaffi ? Seuls les voleurs connaissant la quantité exacte. Plus encore ! Les armes avec lesquelles s’entretuent les différentes fractions libyennes sont, jusqu’à preuve du contraire, fabriquées dans les ateliers occidentaux. Et il n’est pas besoin d’être Jeremy pour savoir que ces armes en question n’ont jamais fait l’objet d’une donation mais payées rubis sur ongle.
Le cas des pays de l’Afrique centrale où les populations sont massacrées par dizaines chaque jour que Dieu fait, c’est encore le résultat de la politique de nos « cousins, voisins et copains » les Français.
C’est dans le cadre de cette politique impérialiste que la DGSE, selon la vision du MAK, a décidé de sceller le sort du malheureux Hervé Gourdel. Il n’est pas exclu également que l’attaque, qui ciblé Charlie Hebdo, soit aussi l’œuvre des services secrets français. Dix-sept vies ne pèsent pas devant les milliards d’euros qu’encaissent et qu’encaisseront durant longtemps encore les entreprises géantes françaises, c’est-à-dire ces puissances financières qui détiennent réellement le pouvoir. Ce sont les révélations américaines qui poussent l’esprit attentif à soupçonner fortement les services secrets français d’être les architectes de cette opération criminelle, laquelle rentre dans le cadre d’une politique devant s’étaler sur une longue période. En effet, des compétences américaines en matière de communications ont révélé que les services secrets français étaient au courant depuis très longtemps auparavant des profils des trois personnes impliquées directement dans l’affaire Charlie Hebdo. Cette révélation américaine, à additionner au fait que les trois terroristes ont été tués alors qu’on aurait pu les prendre vivants, comme ça été le cas d’ailleurs avec Mohamed Merra, suggère la piste des services secrets français. Bien sûr, les crédules de France ne peuvent comprendre cela. Cette révélation américaine pouvait être aussi porteuse de deux messages. Le premier, adressé aux crédules, pouvait signifier à peu près ceci : « Votre DGSE est loin de valoir en compétence et en crédibilité notre CIA ». Le second, adressé aux intellectuels, pouvait signifier à peu près cela : « Vos services secrets ne sont pas moins criminels que les nôtres et votre politique étrangère n’est pas, non plus, plus claire et plus juste que la nôtre ! ». Avec le recul, il est légitime de conjecturer que la non-participation de Barak Obama à la marche de Paris, à laquelle a appelé François Hollande, n’est aucunement à inscrire comme « maladresse politique ou diplomatique de Washington. Cette absence de représentation américaine à la marche de Paris est à considérer plutôt comme une revanche et non comme une maladresse « politique ou diplomatique ».
Rappelons-nous une chose : Ce sont bien les Français qui ont refusé d’interpréter comme « acte de guerre » l’attaque qui a ciblé les tours Jumelles le II septembre 200I. Le niet des Français à la demande de George Walker Bush a faussé grandement les calculs de Washington. Il se trouve que les Américains n’ont pas la mémoire courte. Ils savent aussi faire des analyses. Ils ont, enfin, le sens de la dignité et, par conséquent, revanchards au besoin. En un mot, ils sont exactement comme les Français. En clair, Washington a voulu signifier pour Paris que la thèse selon laquelle l’attaque qui a ciblé le journal satirique, Charlie Hebdo, a été réfléchie et menée par des terroristes islamistes ne tient pas debout et ne tiendra jamais debout. En effet, les trois tueurs, présentés comme des terroristes islamistes, ont été liquidés juste après leur forfait. Or, les policiers français, dont la grande compétence est avérée, auraient pu les prendre vivants. Autrement dit, cela rappelle tristement l’épisode de Mohamed Merra. Pour la consommation publique, on pointe du doigt les islamistes. Et pour faire la pilule, les politiques français ont prétendu l’existence soudaine de l’antisémitisme sur leur sol. L’antisémitisme existe en France bien avant que les laboratoires occidentaux n’aient inventé l’islamisme. Pour les besoins de la petite histoire, le sionisme est né suite à l’affaire du capitaine Dreyfus en I896 où l’antisémitisme a atteint son paroxysme. Les plus grands antisémites sont bel et bien les Catholiques. Et ce n’est certainement pas le Premier ministre français, le jeune et beau Espagnol, Manuel Valls, qui puisse nous convaincre du contraire. Et ce n’est pas non plus, l’Hongrois, Nicolas Sarkozy, qui puisse nous convaincre que la France part en guerre contre le mal islamiste. Ce genre de thèses est adressé pour les crédules.
Nous terminons cet article par ce très bel enseignement d’un ancien cadre et dirigeant des services secrets français, Alain Juillet, symbole de l’honnêteté et la probité intellectuelles : « Entre les pays, il n’est jamais question d’amitié, mais seulement une question d’intérêts ».

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