Le Canada inscrit Téhéran et la Syrie sur la liste des entités « qui soutiennent le terrorisme »
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« Améliorer la capacité de résilience envers le terrorisme est une priorité pour notre gouvernement », a de son côté souligné le ministre de la Sécurité publique Vic Toews. « Le Canada reconnaît les victimes du terrorisme et il leur donne les moyens d'obtenir justice ». La loi canadienne sur « la justice pour les victimes d'actes de terrorisme » permet à ces dernières de « poursuivre en justice les responsables d'actes terroristes et ceux qui les soutiennent, y compris les États étrangers inscrits sur la liste établie par le gouvernement, pour les pertes et les dommages qu'elles ont subis par suite d'un acte terroriste, où que ce soit dans le monde », a précisé le communiqué.
Fermeture de l'ambassade et expulsion des diplomates
Plus tôt dans la journée, le Canada a annoncé la fermeture immédiate de son ambassade en Iran et l'expulsion de tous les diplomates iraniens encore en poste au Canada. « Le régime iranien fournit une aide militaire croissante au régime Assad ; il refuse de se conformer aux résolutions des Nations unies concernant son programme nucléaire; il menace régulièrement l'existence d'Israël et tient des propos antisémites racistes en plus d'inciter au génocide », a déclaré le ministre des affaires étrangères canadien.
« Les relations diplomatiques entre le Canada et l'Iran ont été suspendues. Tout le personnel diplomatique canadien a quitté l'Iran, et les diplomates iraniens en poste à Ottawa ont reçu l'ordre de quitter le pays dans un délai de cinq jours, signale M. Baird. Le Canada considère le gouvernement iranien comme la menace la plus significative contre la paix et la sécurité dans le monde. »
Londres veut intensifier les sanctions
Les Occidentaux soupçonnent l'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique sous couvert d'un programme nucléaire civil, ce que Téhéran dément. Le dernier rapport de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), diffusé fin août, indiquait que sur le site iranien de Fordow – où l'uranium est enrichi à 20 %, un niveau proche des degrés militaires – le nombre de centrifugeuses a doublé.
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Un peu plus tôt, Londres a appelé l'Union européenne à de nouvelles sanctions contre Téhéran du fait du blocage des négociations sur son programme nucléaire controversé. « Il est nécessaire d'augmenter la pression sur l'Iran, d'intensifier les sanctions, a estimé le chef de la diplomatie britannique, William Hague, vendredi à son arrivée à une réunion des ministres européens à Paphos (Chypre). Il est vital que ce problème soit traité et encore mieux de le faire d'une manière pacifique, par le biais de sanctions, mais aussi de négociations. »
L'Union européenne et les Etats-Unis ont déjà mis en place un régime de sanctions très sévère qui a déjà « des effets sérieux » sur l'économie iranienne, a rappelé M. Hague. Mardi, le président iranien Mahmoud Ahmadinejad avait admis avoir « quelques problèmes » pour écouler son pétrole. Londres souhaite ajouter de nouvelles sanctions visant le secteur de l'énergie et le commerce, en vue d'une adoption lors d'une réunion des ministres européens en octobre, selon une source diplomatique.
« Il est temps que l'Iran remplisse ses obligations »
La chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, émissaire des grandes puissances sur le nucléaire iranien (le groupe des 5+1 : Etats-Unis, Chine, France, Royaume-Uni, Russie et Allemagne), était censée reprendre langue fin août avec son homologue iranien Saïd Jalili. Mais ces discussions n'ont toujours pas eu lieu.
« Nous n'allons pas accepter de discussions et négociations qui ne servent qu'à gagner du temps », a prévenu le ministre allemand Guido Westerwelle, estimant qu'il était temps que l'Iran « fasse enfin lui aussi des propositions substantielles, que les inspecteurs internationaux disposent d'un accès complet à toutes les installations en Iran. Et que l'Iran remplisse ses obligations internationales et renonce de façon vérifiable à tout armement nucléaire. »
Le 31 août, le ministre des affaires étrangères français, Laurent Fabius, avait déploré sur l'antenne d'Europe 1 que l'Iran « n'ait pas bougé » sur la question du nucléaire et estimé qu'il fallait « renforcer les sanctions ». « Je ne crois que les faits. Pour l'instant les faits constatés ne vont pas dans [la] direction [souhaitée par la communauté internationale] », avait-il ajouté.
Netanyahu se félicite de la fermeture de l'ambassade
Le premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a félicité vendredi 7 septembre le Canada d'avoir ordonné la fermeture de l'ambassade d'Iran à Ottawa. Il a estimé que cette décision était « courageuse » et « morale » et qu'elle constituait « un exemple pour la communauté internationale ». « Cette décision responsable survient une semaine après les démonstrations d'antisémitisme et de haine constatées à Téhéran » durant la Conférence des pays non alignés, a affirmé le premier ministre israélien.
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