Troisième partie et fin
Nos valeureux et éminents journalistes, écrivains, chercheurs en langue kabyle auxquels je rends hommage, se plaignent du fait que leurs ouvrages et articles ne soient pas lus. Ils souhaitent que le public kabyle les achète et lee lise à tout prix, mais malheureusement il y a moins de 0,4% de kabyles qui maîtrisent la lecture et l’écriture kabyle et qui n’ont fait l’effort de les apprendre que par amour pour leur langue maternelle.
12/07/2012 - 01:37 mis a jour le 30/08/2012 - 12:45 par
Nos valeureux et éminents journalistes, écrivains, chercheurs en langue kabyle auxquels je rends hommage, se plaignent du fait que leurs ouvrages et articles ne soient pas lus. Ils souhaitent que le public kabyle les achète et les lise à tout prix, mais malheureusement il y a moins de 0,4% de Kabyles qui maîtrisent la lecture et l’écriture kabyle et qui n’ont fait l’effort de l’apprendre que par amour pour leur langue maternelle.
Nos intellectuels ne seront lus et apprécié à leur juste valeur par des millions de Kabyles que si, et seulement si, nous réussirons à mettre en place des institutions kabyles, les seules qui prendront en charge réellement la généralisation de l’enseignement de taqbaylit de la maternelle jusqu’à l’université. Si par malheur nous échouons, nos auteurs kabyles ne seront peut-être lus que vers l’an 3 500 par une poignée d’historiens chercheurs, comme les égyptologues qui apprennent les hiéroglyphes pour mettre la lumière sur cette civilisation ancienne.
Ces institutions ne seront pas instaurées par quelques Kabyles, fussent-ils intègres et déterminés, elles ne pourront être mises en place que par la participation de l’ensemble des Kabyles, et, au premier rang, justement les intellectuels et les écrivains qui doivent êtres les éclaireurs de leur peuple à l’image de Boualem Sansal.
Ce dernier a fait preuve de courage et d’indépendance intellectuelle, il est à ce titre le digne successeur des grands intellectuels amazighes comme Mammeri et Kateb. Il n’a pas hésité un instant à prendre le flambeau de la liberté en soutenant le projet de l’autonomie de la Kabylie.
Certains intellectuels et politiques, heureusement très peu nombreux, qui se placent au dessus de tous les Kabyles et se mettent sur un piédestal, font preuve d’un égocentrisme maladif et d’un zaimisme pathologique, maintenant révolus dans la société kabyle. Avec cette attitude ils ne servent pas taqbaylit qu’ils prétendent défendre.
Je rappelle que le MAK et le GPK ne sont pas des partis politiques et ne sont pas en compétition avec les autres partis politiques kabyles, ce sont des outils révolutionnaires, dont le seul objectif est d’arracher nos droits fondamentaux qui nous ont été refusés depuis 1962.
La conjoncture géopolitique actuelle nous est favorable, nous devons en profiter sinon nous laisserons à nos descendants une situation encore beaucoup plus compliquée à résoudre du fait que l’arabisation et la fanatisation auront gagné du terrain et lavé des millions de cerveaux kabyles.
Que peut-on encore attendre en tant que Kabyles de ce régime intégriste, raciste et assassin, et de son FLN islamiste déguisé, si ce n’est l’importation de la secte boko haram ?
L’équation simplifiée et réduite au premier degré avec un seul objectif : « droit à l’autodétermination », est maintenant facile à résoudre, nous n’avons plus l’obligation de nous intéresser à d’autres inconnues comme ce fut le cas pendant les 25 années de multipartisme, où nous devions convaincre x, y et z du bien fondé de la démocratie pour qu’on ait droit à l’existence et qu’ils nous acceptent avec notre différence.
L’hésitation de certains intellectuels et politiques kabyles ne fait que prolonger la souffrance de leurs frères et sœurs et retarde ainsi l’avènement inexorable de la liberté pour notre peuple.
L’unification des rangs kabyles par le MAK à l’intérieur, la pression politique exercée sur le pouvoir central par le GPK de l’extérieur, nous rapproche chaque jour davantage du recouvrement de nos droits légitimes et de notre liberté sans exposer frontalement la vie des Kabyles au dangereux pouvoir. Ce combat demande une grande dose d’intelligence, qui ne pourra venir que par l’union de tous les Kabyles.
Imezwura d at nnif
Tt dafaren-ten-id at lḥif
Ineggura d at bessif.
Tt dafaren-ten-id at lḥif
Ineggura d at bessif.
Les intellectuels kabyles dont l’engagement et l’amour pour la Kabylie n’est plus à démontrer, ne devraient pas être en retrait, même s’ils doivent créer d’autres formes d’organisation pour mettre leur statut et leurs compétences au profit de la Kabylie, qui ne cesse d’appeler tous ses enfants au secours.
Par Kader Dahdah,
Conseiller auprès du président de l’Anavad
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