La délégation du MNLA empêchée de se rendre au Parlement Européen
François Alfonsi, Franziska Brantner, Indrek Tarand, Députés du groupe Verts-Alliance Libre Européenne au Parlement Européen, ont pris l’initiative d’organiser le 23 octobre 2012 au siège du Parlement Européen à Strasbourg, une conférence sur le thème "quel avenir pour l'Azawad? les propositions du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA)".
Pour animer cette conférence ouverte à tous les parlementaires européens et à la presse, ils ont invité une délégation de haut niveau composée de Bilal Ag Cherif, Président du MNLA, Mahamadou Djeri Maiga, Vice-président, Hama Ag Mahmoud, responsable des relations internationales et Alhader Ag Faki, conseiller.
Les invitations et les attestations de prise en charge des frais de voyage et d’hébergement ont été adressées aux intéressés pour justifier leur demande de visa auprès du consulat de France à Ouagadougou (Burkina-Faso). Une copie de ces documents a été adressée au Consulat et des démarches ont été entreprises par M. Alfonsi auprès de l’ambassadeur de France à Ouagadougou afin d’appuyer la demande de visa de la délégation du MNLA.
Il a été convenu que les passeports soient déposés au consulat le 18/10/2012 à 8 heures du matin et récupérés munis des visas le même jour à 17 heures. Mais à l’heure indiquée les passeports n’étaient toujours pas prêts et les dossiers « toujours à l’étude jusqu’à lundi » d’après un fonctionnaire du consulat. Non seulement le consulat n’a pas délivré les visas comme prévu mais il a « séquestré » en toute illégalité, les passeports des trois membres du MNLA dans le but évident de les empêcher de se rendre en Europe.
Le Congrès Mondial Amazigh (CMA) dénonce avec force ces méthodes vexatoires et cet abus de pouvoir des autorités françaises à Ouagadougou et réclame des explications du gouvernement français notamment sur les motifs et sur la responsabilité de ce refus arbitraire de délivrer des visas, contraire aux usages et aux conventions internationales relatives à la liberté de circulation.
Et tout état de cause et s’il s’avérait que la décision de ne pas délivrer les visas aux membres du MNLA était prise par le gouvernement français, cela signifierait que la France exploite le fait que la conférence se tienne à Strasbourg pour tenter de la saboter. Cela serait à la fois une grave obstruction au débat démocratique et un argument supplémentaire en faveur de la fermeture du site du Parlement Européen de Strasbourg au profit de celui de Bruxelles.
Au moment où la France déploie ses efforts pour semble t-il trouver une issue à la crise malienne, le CMA ne comprend pas l’attitude du gouvernement français qui vise manifestement à exclure le MNLA du débat sur la crise malienne. Est-ce pour le punir d’avoir osé remettre en cause les frontières héritées de la colonisation française et réclamé le droit à l’autodétermination pour l’Azawad ?
Comme il l’a exprimé dans sa récente lettre au Président français, le CMA rappelle avec insistance que ce serait une grave erreur de ne pas considérer le MNLA comme un allié précieux et crédible. La France, l’ONU et l’ensemble des parties prenantes doivent comprendre que le MNLA est un partenaire incontournable dans la recherche d’une solution de paix durable au Mali et qu’il est par conséquent absolument nécessaire de le mettre au cœur du dispositif politique et militaire afin de garantir le succès de toute action internationale contre les groupes islamistes armés dans l’Azawad.
Paris, le 20/10/2012
Le Bureau du CMA.
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