TERRORISME ET BANDITISME : Dahou Ould kablia fait le procès de la Kabylie
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- Publié le Jeudi, 08 Novembre 2012 10:58
- Écrit par Hamid Guerni
L'argumentaire développé par le premier policier du pays est digne de l'ancien "Malgache" et membre du clan d'Oujda, pour expliquer le terrorisme et le banditisme qui sévissent toujours en Kabylie, plus que partout ailleurs dans le reste du pays. Pour Dahou Ould Kablia, si le terrorisme et le banditisme opèrent toujours en Kabylie, cela est du à la fois à la géographie de la région, aux réseaux de soutien parmi les populations locales et au repli des gendarmes dans leurs brigades depuis le printemps noir de 2001. "Comme je vous l’ai dit, il y a des régions plus sensibles que d’autres, notamment la Kabylie compte tenu de considérations géographiques et compte tenu du fait que les terroristes ont constitué des réseaux de soutien, parce que sans soutien, ces terroristes ne peuvent pas perdurer. Il y a aussi le fait que depuis 2001, la gendarmerie chargée de la lutte contre le banditisme et le terrorisme n’opère plus dans cette région. Il y a un malentendu qui existe entre la population et ce corps. C’est un malentendu qui a ses justifications." 126 assassinats exécutés de sang froid, c'est un malentendu. Si le terrorisme était lié au relief géographique, il sévirait encore dans d'autres cantons géographiques similaires aux escarpements boisés de la Kabylie, entre autres les Aurès et l'Ouarsenis. Or, l'actualité sécuritaire de ces dernières années se concentre dans quasiment les seules wilayas de Kabylie. Hier soir encore, une bombe a explosé dans la commune d'Ait Yahia Moussa, tuant un citoyen et blessant un autre. Quant aux kidnappings, phénomène dont la première manifestation dans la région remonte à 2005, soit 7 années entières, ils ont lieu quasi exclusivement dans un espace géographique bien déterminé de la Kabylie, essentiellement dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Peut-il se comprendre que l'Etat, en dépit des moyens dont il dispose, soit demeuré si impuissant face à un phénomène qui dure depuis si longtemps? En sept années, la révolution algérienne a contraint, en dépit des rapports de force disproportionnés, le colonialisme français à plier bagages. " Le banditisme est né d’abord en Kabylie à la faveur de ce vide des services de sécurité. Ce n’est pas une absence de l’Etat, c’est l’absence d’un corps de sécurité qui fait que certains ont été encouragés à commettre des actes qui ressemblent et qui peuvent être assimilés à des actes terroristes. Nous avons vu des faux barrages érigés par des non-terroristes ; des kidnappings qui n’étaient pas le fait de terroristes ; il y a des règlements de comptes qui n’ont rien à voir avec le terrorisme." a justifié encore Dahou Ould Kablia. C'est à croire que les gendarmes ont déserté la Kabylie, depuis ce que le ministre nomme maladroitement 'le malentendu" de 2001. Faut-il faire remarquer au ministre de l'intérieur que ce qui s'était produit en 2001 est loin d'être un malentendu, Yazid Zerhouni, avait ajouté de l'huile sur le brasier Kabyle en qualifiant Guermah Massinissa, alors que son sang n'avait pas encore séché, de "voyou." Dahou Ould Kablia qui ne devrait pas ignorer que les gendarmes se sont redéployés en Kabylie depuis plusieurs années et que, par ailleurs, même s'il s'agit parfois de banditisme et non de terrorisme, comme il a tenté de l'expliquer, il est du devoir de l'Etat de le combattre.
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