samedi 23 février 2013

Ath-Douala Le président du MAK se recueille sur les tombes du journaliste Moh-Achour et du héros national, Amar Imache De Tizi-Ouzou, Saïd Tissegouine


Ath-Douala
La cérémonie de recueillement s’est traduite par un dépôt de gerbe de fleurs et un discours sur ce fut la vie du défunt. En présence des militants du MAK, des parents et proches du disparu, M. Bouaziz Aït-Chebib prononcera un discours. A travers celui-ci, il rappellera le long et dur combat de feu Moh-Achour Belghzli pour la démocratie et la reconnaissance de l’identité berbère.
23/02/2013 - 10:59 mis a jour le 23/02/2013 - 11:03 parSaïd Tissegouine
Les journées des 17 février I996 et 17 février 1960 sont inoubliables pour le peuple kabyle. Les deux sont funestes. Au cours de cette journée du samedi, 17 février I996, c’est le journaliste Moh-Achour Belghezli qui a été assassiné à Tizi-Ouzou. Il est exactement 10 h 30 quand il est surpris par ses assassins alors qu’il marchait tranquillement aux côtés de sa collaboratrice, Dalila D., non loin du carrefour du stade du Premier Novembre. Le défunt repose depuis au cimetière de son village natal, Aguemoun dans la commune d’Ath-Aïssi.
A l’occasion du 17e anniversaire de sa disparition, le président du Mouvement pour l’Autonomie de la Kabylie (MAK), M. Bouaziz Aït-Chebib, s’est recueilli sur sa tombe. La cérémonie de recueillement s’est traduite par un dépôt de gerbe de fleurs et un discours sur ce fut la vie du défunt. En présence des militants du MAK, des parents et proches du disparu, M. Bouaziz Aït-Chebib prononcera un discours. A travers celui-ci, il rappellera le long et dur combat de feu Moh-Achour Belghzli pour la démocratie et la reconnaissance de l’identité berbère. Le président du MAK reconnaîtra n’avoir pas eu l’honneur de connaître et côtoyer le défunt « puisque au cours de ces années où le militant Moh-Achour était en pleine action, j’étais très jeune ». « Il n’en demeure pas, explique le premier responsable du MAK, que j’ai fini par apprendre et m’informer sur tout son combat ». En effet, l’orateur parlera avec une incroyable précision sur toutes les implications du défunt dans la lutte de la résistance de la Kabylie face au rouleau compresseur du régime dictatorial d’Alger. Pour les besoins de l’histoire, le président du MAK précisera également que c’est grâce à feu Moh-Achour Belghezli que l’ex-PACS a fini par reconnaître tamazight comme l’une des constances algériennes ». Toutefois, M. Bouaziz Aït-Chebib ne cachera pas sa déception face au fait qu’aucune rue ou institution de la république ne soit pas encore baptisée au nom « de ce martyr de la démocratie ». Tout en annonçant que le MAK tient à jour la liste de toutes celles et tous ceux qui sont morts pour la démocratie et la justice, M. Bouaziz Aït-Chebib a appelé l’ensemble des forces vives de la Kabylie à veiller et à défendre la mémoire de leurs héros. C’est sur ce que la cérémonie prit fin. Et à partir d’Aguemoun, le président du MAK et sa délégation prirent la direction d’Ath-Mesbah. A Ath-Mesbah, il s’agissait d’honorer la mémoire d’une autre grande figure qu’a enfanté la Kabylie : feu Amar Imache. Fidèles à leur serment, les forces militantes et patriotiques du MAK ont décidé d’arracher de l’oubli ce héros national à la vision moderniste et aux idées universalistes.
Après le dépôt de gerbe de fleurs sur sa tombe et l’observation d’une minute de silence à sa mémoire, M. Bouaziz Aït-Chebib a retracé devant l’assistance émue, comme son propre biographe l’aurait fait, la vie et le combat militant de feu de Imache Amar. Le président du MAK ne se contentera pas de dénoncer seulement la politique du régime arabo-islamiste d’Alger qui a poussé l’outrecuidance et le cynisme jusqu’à interdire l’inscription sur les manuels scolaires algériens le nom d’Imache Amar puisqu’il s’attellera à retracer point par point toutes actions initiées par l’ancien secrétaire général de l’Etoile Nord-Africaine (ENA). Idem concernant le différend idéologique entre Imache Amar et Messali Hadj. L’accord donné aux Français par Messali Hadj de réprimer les Berbères du Rif marocain et le refus catégorique d’Imache Amar a été également évoqué hier par le président du MAK au cimetière d’Ath-Mesbah. Idem concernant la célèbre réplique du natif d’Ath-Mesbah au Français au cours de cette année de I936 à propos de la civilisation et la démocratie : « le premier gouvernement républicain et démocratique fut institué en Kabylie pendant qu’en France et ailleurs on ignore ces mots ». « Hélas, de nos jours encore, laisse entendre encore le président du MAK, un homme d’une telle dimension subit les foudres du pouvoir ». « Il n’en demeure pas cependant, ajoute l’orateur, que personne ne peut effacer ou faire occulter l’histoire. Et par conséquent, Imache Amar demeure et demeurera pour le peuple kabyle un des monuments de la Kabylie ». Après cette cérémonie de recueillement, la foule se dispersa dans le silence. Toutefois, la délégation du MAK fut conduite à la maison natale de feu Imache Amar laquelle se trouve dans un état de délabrement total. Le toit de Tazka est à moitié arraché.
La façade donnant sur le côté sud est également affaissé. Selon des témoignages recueillis sur place, l’effondrement de la maison a été causé par les chutes de neige de l’hiver dernier. Le sol est jonché de détritus. La plupart des jarres et des cruches sont cassées et abandonnées sur le sol pourri. D’autres objets hétéroclites en très mauvais état ajoutent de la laideur aux lieux. La porte d’accès principale, faite en bois, ne se ferme pas totalement. Sa serrure et sa crémone ne fonctionnent plus depuis pas mal de temps déjà. En un mot, c’est un spectacle désolant et terriblement choquant qui s’offre aux yeux de quelqu’un connaissant la dimension de l’homme qui est né dans cette maison.
A la remarque qu’un état de délabrement de la maison d’Imache Amar ne fait aucunement honneur aux Kabyles, une voix nous répond que l’association baptisée au nom du héros national compte apporter des travaux de réhabilitation à la maison.
Pourquoi ne pas faire justement un musée à l’instar de celle de Krim Belkacem ? Il suffirait aux jeunes Kabyles de consacrer juste un peu de leur temps et de donner un peu de sueur. Les morceaux arrachés des jarres peuvent être facilement récolés par un artisan spécialiste de la poterie. Les travaux de restauration de la maison d’Imache Amar ne relèvent pas des Ecuries d’Augias ou du Supplice des Danaïdes. A eux seuls, les jeunes gens et jeunes filles d’Ath-Mesbah peuvent aisément s’acquitter de cette tâche. Cependant, tous les jeunes Kabyles peuvent au besoin y apporter leur contribution. On n’a nul besoin de l’implication de la petite employée du palais d’Alger appelée Mme Khalida Touli et ni de son petit homme à tout faire considéré comme directeur de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou. D’ailleurs, même l’intervention de la petite organisation de masse qui a pour sigle ONM n’est pas vraiment indispensable.
Said Tissegouine

Aucun commentaire: