lundi 11 février 2013

L’amazigh doit s’écrire avec son propre système d’écriture, c’est-à-dire en Tifinagh


L’amazigh doit s’écrire avec son propre système d’écriture, c’est-à-dire en Tifinagh


Je dirai comme Mouloud MAMMERI grand visionnaire que l’adoption des caractères Tifinnegh résulte du simple bon sens. L’amazigh doit s’écrire avec son propre système d’écriture, c’est-à-dire en Tifinnegh. Pourquoi aller chercher ailleurs ce que nous avons chez nous ?
Dda lmouloud écrivait dans la préface du livre de Hamouna « grammaire berbère » (Octobre 1987). « Nous avons utilisé les caractères latins pour des raisons pratiques mais demain le berbère doit s’écrire en berbère, c’est-à-dire, en Tifinagh aménagé, c’est le simple bon sens ».
10/02/2013 - 20:02 mis a jour le 10/02/2013 - 20:38 par Mohand Ouramdhane Khacer

Fidèle à cette grande figure de l’Amazighitude et défenseurs du Tifinnegh, les membres de l’association Afus Deg Wfus ont fait un pas dans ce sens en réalisant en 1993 le premier standard des polices de caractères et le premier clavier Azerty /Tifinagh avec l’adaptation de deux lettres TCH & DTet l’introduction du W en 1989. (Cf. Tidmi n° 38, 39, 40 et 41 Rabat 1995 avec les premières pages en Tifinagh).
Il y’a deux ans, en passant par la librairie de l’aéroport d’Alger, j’ai trouvé le Coran traduit en amazigh écrit en Tifinnegh (Standard Afus Deg Wfus) d’où ma fierté. J’ai d’ailleurs offert cet ouvrage à l’IRCAM lors de l’Université d’Eté d’Agadir qui s’est tenue en juillet 2010 et où j’étais invité d’honneur. Cette traduction a été faite par Remdhan Ath Mensour, un génie de la littérature amazighe.
Aujourd’hui c’est ce standard avec quelques modifications réalisées par l’IRCAM qui est utilisé officiellement dans les écoles pour l’enseignement de la langue amazighe au Maroc. A cet effet, je me félicite et me réjouis du choix judicieux de l’alphabet Tifinnegh qui a été fait par le Maroc pour l’enseignement de la langue amazighe.
Une pensée à Mas Mahdjoubi Ahardan ce grand militant de l’amazighitude qui a eu l’intelligence de conseiller aux premiers membres de l’Académie Berbère l’utilisation de l’alphabet Tifinnegh et qui a publié en 1995 dans l’hebdomadaire Marocain Tidmi n°38 mon premier plaidoyer pour la généralisation de l’alphabet Tifinnegh où je réclamais déjà l’officialisation de la langue amazighe, la généralisation de son écriture Tifinnegh et leur introduction dans l’administration, le passeport, la carte d’identité ainsi que dans la monnaie. De nos jours, la majorité des Amazighs adhèrent naturellement à ces caractères Tifinagh. Tout autre choix graphique les amputerait d’une partie importante de leur identité, c’est-à-dire d’eux-mêmes.
La langue amazighe ne peut s’inscrire dans la modernité qu’avec son propre système d’écriture et il appartient à tous ses enfants de lui ouvrir la fenêtre sur le monde de la connaissance et de la découverte. Les nations d’Amazighie doivent s’enorgueillir de posséder un des plus vieux systèmes d’écritures du Monde.
Le passeport, La carte d’identité, la monnaie et tout autre document administratif de ces pays doivent être écrits d’abord en Tifinagh, il y va de leur liberté, de leur existence culturelle et de leur indépendance politique. 3
(cf. Mon premier plaidoyer pour la généralisation du Tifinagh dan Tidmi n° 38 publication de Mas Mahdjoubi Ahardan Rabat 1995.) C’est en 1998 que j’ai organisé au Parc des Sports de Roubaix le premier colloque sur le Tifinagh qui a réuni, un Algérien, un Marocain, un Malien et un Nigérien.
C’est avec une grande fierté que j’adresse mes chaleureuses félicitations à tous les membres de l’IRCAM qui font un travail remarquable par une production scientifique, didactique et pédagogique et qui ont permis au Tifinnegh, deuxième alphabet avec l’amharique en Afrique d’intégrer l’Unicode.
J’adresse mes ferventes salutations, fraternelles et militantes aux deux recteurs Mas Mohamed CHAFIQ et à Mas Ahmed BOUKOUS. Ils ont fait le choix du cœur et celui du bon sens en optant pour l’alphabet Tifinagh que nous ont légué nos ancêtres.
Mohand Ouramdhane Khacer
Ancien membre de l’académie Berbère

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