Persécution des chrétiens en Algérie : Un citoyen de Zerkoun saisit la cour pénale internationale de Lahaye
C’est après avoir épuisé toutes les démarches auprès des autorités nationales algériennes et des instances internationales que Slimane Bouhafs, citoyen de la commune de Bousellam, dans la daïra de Bouandas rattachée à la wilaya de Sétif, plus précisément résidant au village Zerkoun, est arrivé à l’ultime recours, à savoir, saisir par écrit le tribunal international de Lahaye des Pays Bas. Le seul « tort » de Slimane Bouhafs est de s’être converti au christianisme en 1997. On constatera que, finalement, la campagne antichrétienne acharnée du pouvoir algérien (avec ses relais y compris une certaine presse écrite soi-disant indépendante et les médias lourd) ne date pas d’aujourd’hui… et cela, même s’il apparaît que la persécution, car il s’agit bien d’une persécution, a atteint les limites de la raison. Quant à la constitution algérienne qui garantit la liberté de conscience et les libertés individuelles, il vaut mieux ne pas en parler puisqu’elle est violée par ceux qui sont censés la faire respecter.
Venons maintenant au cas Slimane Bouhafs du village Zerkoun qui, malheureusement, n’est qu’un cas parmi tant d’autres : Sans exagérer, les chrétiens d’Algérie n’ont « aucun » droit sur le terrain réel et les textes de loi ne servent vraiment à rien…
C’est donc en 1997 que Slimane Bouhafs a choisi de se convertir au christianisme non sans avoir bien réfléchi. Il sera baptisé en 2006. Trois ans auparavant, il rejoint les rangs du MAK, mouvement qui garantit la liberté de culte. Vu la réaction de son intolérant entourage, aurait-il été préférable pour lui de cacher son appartenance ? Ce qu’il faut comprendre, c’est que, Slimane Bouhafs a préféré la voie courageuse de s’afficher et de se défendre au risque de perdre sa vie. En effet, en 2003, un extrémiste envoyé par un groupe de personnes résidantes en France l’a agressé avec une arme blanche. S’il en est sorti vivant, c’est grâce à l’intervention de gens de passage. Cela lui vaudra quand-même huit jours d’hospitalisation.
Si le fait d’être agressé par un extrémiste religieux paraît banal en 2003 (C’était la décennie noire), la suite donnée à cet acte après la plainte de la victime est choquante : C’est le « plaignant » qui est condamné à de la prison avec sursis ! La raison ? Eh bien, cet extrémiste n’aurait accompli qu’un acte de « djihad », c'est-à-dire la défense de la foi… On aurait également trouvé « normal ( ?)» que Slimane Bouhafs soit persécuté par son entourage borné et intolérant, mais quand les autorités s’y mettent en violant (rappelons-le) la constitution, cela devient autre chose. Malheureusement, ce n’est que le début du cauchemar pour Slimane Bouhafs.
Même le président de la république, saisi par Slimane Bouhafs espérant faire aboutir son recours, celui-là même qui est sensé être le premier à faire respecter la constitution algérienne, a préféré fustiger tous ceux qui ont fait d’autres choix que l’Islam : C’était dans un de ses discours à Constantine. Dans ce cas, on aimerait bien savoir comment Abdelaziz Bouteflika ose espérer avoir le prix Nobel de la… paix (En effet, son nom a été retenu) alors qu’il s’est lancé dans une « guerre » antichrétienne : C’est ridicule.
Puisque le président de la république en personne « bénit » les « croisades du 21ème siècle », comment s’étonner, dans ce cas, que les représentants du ministère des affaires religieuses (les imams) passent leur temps à condamner ceux qui ont choisi d’être chrétiens ? Et puis, de quel droit se substituent-ils à Dieu, seul habilité à juger les êtres humains ?
Comme si cela ne suffisait pas, la persécution ne se limite pas à la seule personne de Slimane Bouhafs, mais, même ses enfants subissent les pressions et les menaces. Pourtant, ces derniers obtiennent de bonnes notes à l’école. Mais, alors que leur bonne éducation et leur assiduité à l’école est exemplaire, la société ne les voient que comme… des « mécréants », comme si les chrétiens ne sont pas des croyants !
Relater en détails le cauchemar de Slimane Bouhafs et sa petite famille n’est pas une affaire d’un simple article… sans oublier que c’est toute la communauté chrétienne qui est persécutée par une société qui ne cesse de leurrer tout le monde en se disant « tolérante » : C’est faux et c’est démontré. De notre côté, nous parlerons, sans exagérer, d’inhumanisme. Sinon, comment expliquer alors que Slimane Bouhafs soit exclu de toute forme d’aide sociale malgré son invalidité ? Comment expliquer aussi la destruction de son dossier de demande de logement social alors que son habitation actuelle (donnée par son père) est menacée d’effondrement ?
Nous terminerons par saluer le courage de Slimane Bouhafs qui a préféré lutter pour ses droits en « osant » (C’est le terme puisque, nombreux sont ceux qui ont peur) s’afficher d’abord, et de saisir qui de droit ensuite.
En effet, tous les recours possibles au niveau national et international ont été épuisés : Le ministère de la justice, de l’intérieur ainsi que le président de la république. L’Etat algérien ayant préféré encourager l’extrémisme en violation de la constitution, Slimane Bouhafs, connaissant les droits et ne s’étant pas découragé, s’est tourné donc vers les instances internationales. C’est ainsi que le Vatican, l’ONU, la FIDH et l’Union Européenne ont été saisies. Si l’UE s’est déclarée « incompétente » faute de conventions et, donc, de prérogatives, le Vatican n’a pas été sensible puisqu’il a dépêché sur place un envoyé.
Voilà pourquoi la Cour Pénale Internationale de Lahaye (Pays Bas) a été saisie. Cette instance a répondu pour informer Slimane Bouhafs de l’enregistrement de sa plainte contre l’injustice en Algérie tout en l’assurant que cette affaire recevra toute l’attention voulue conformément au statut de Rome de la Cour Pénale Internationale.
En attendant Slimane Bouhafs se bat quotidiennement pour ses droits élémentaires sans se passer de ses convictions malgré le comportement inhumain d’une société qui n’a jamais cessé de vanter son caractère « tolérant ». En fait, la réalité quotidienne prouve le contraire.
Kamel SOUAMI
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