Algérie Express - ELECTIONS : menaces et chantages à blanc.
POLITIQUE
ELECTIONS : menaces et chantages à blanc.
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- Publié le Mardi, 21 Février 2012 16:04
- Écrit par Salim Amaoui
Mercredi 15 février 10 heures au centre de recrutement de l’ANP de Bab el Oued. Des jeunes Algérois, originaires de Kouba et nés en 1982, se présentent pour récupérer la carte militaire les dispensant du service national. L’officier de service les invite à repasser après les élections munis de leur carte d’électeurs.
Ce chantage est récurrent avant chaque scrutin. Les retraités, les anciens moudjahidines ou les simples citoyens ayant une affaire pendante devant l’administration sont toujours approchés par les réseaux occultes du DRS qui les pressent de voter « s’ils veulent avoir la paix ». Au vu de l’insignifiance chronique des taux de participation, la manœuvre n’a jamais été très efficace mais elle a régulièrement précédé toutes les élections. Cette fois, c’est la grosse Berta qui est sortie et, à l’évidence, aucune mesure n’a été négligée : menaces, chantages, bombardements SMS, flash des radios et télés, tout est bon. A quelques heures de la clôture de la campagne des inscriptions, on peut déjà tirer une première estimation des résultats de cette opération et de ce qui va se passer probablement le 10 mai. En Kabylie, sur les 83 municipalités qui ont communiqué leurs chiffres, il y a moins de 1,5 % des citoyens qui se sont inscrits. Ce taux passe à un peu moins de 4 % dans des villes comme Rouiba et Koléa (banlieues est et ouest d’Alger). Avec ces données, les autorités, sachant qu’elles ne peuvent échapper à une désaffection des citoyens, affûtent leur argumentaire et distribuent des éléments de langage à leur agents : « après tout, l’abstention n’est pas propre à l’Algérie », entend-on un peu partout depuis quelques jours. L’abstention est une chose, le désert électoral en est une autre.
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